Les 131 prisonniers évadés lundi de la prison de Piedras Negras dans le nord-est du Mexique sont sortis par la grande porte avec la complicité de gardiens et non pas par un tunnel comme indiqué dans un premier temps, a annoncé le procureur de l'État du Coahuila.

Le procureur, Homero Ramos, a indiqué qu'un troisième fugitif avait été capturé mercredi par les forces de sécurité, 128 fugitifs étant toujours recherchés par les quelque 5000 militaires et policiers mobilisés à leur recherche.

Dans leurs témoignages, les trois fugitifs «ont raconté qu'ils sont sortis par la grande porte». Ils ont aussi confirmé que l'évasion avait été organisée par le cartel des Zetas, dont les hommes se sont chargés de les emmener vers l'État voisin du Tamaulipas.

Seize employés de la prison, dont le directeur et le chef de la sécurité, sont en détention préventive et interrogés sur leur complicité éventuelle dans cette évasion massive.

De son côté, Jorge Luis Moran, responsable de la Sécurité publique de l'État de Coahuila, a indiqué que les autorités étaient convaincues que les Zetas avaient organisé l'évasion non seulement pour récupérer certains de leurs membres, mais aussi pour en recruter des nouveaux.

«Les données dont nous disposons révèlent qu'ils avaient l'intention de recruter, mais aussi de faire apparaître l'évasion comme spectaculaire en réponse aux coups qui leur ont été portés par les autorités».

L'évasion de Piedras Negras est la deuxième plus importante enregistrée ces dernières années, après celle de 141 prisonniers échappés en décembre 2010 de la prison de Nuevo Laredo, dans le Tamaulipas, État du nord-est du Mexique.

Les évasions se sont multiplié ces dernières années dans les États du nord et de l'est du Mexique, principalement dans les zones où opère le cartel des Zetas, le groupe criminel le plus violent du Mexique, créé à la fin des années 1990 par d'anciens militaires d'élite de l'armée mexicaine.