L'incendie provoqué par une énorme explosion dans la principale raffinerie pétrolière du Venezuela faisait toujours rage dimanche, près de 40 heures après la catastrophe qui a fait 41 morts.

L'incendie provoqué par une énorme explosion dans la principale raffinerie pétrolière du Venezuela faisait toujours rage dimanche, près de 40 heures après la catastrophe qui a fait 41 morts, ont constaté des journalistes de l'AFP.

D'immenses flammes étaient visibles à plusieurs kilomètres de la raffinerie d'Amuay, située dans l'Etat de Falcon, dans le nord-ouest du Venezuela.

Les forces de l'ordre continuaient de boucler la zone à quelque 300 mètres des installations.

L'incendie, survenu dans la zone de stockage de la raffinerie, «continue», mais il est à présent «limité à deux réservoirs de brut», a déclaré sur place le vice-président vénézuélien Elias Jaua.

La zone de stockage dispose en tout de neuf réservoirs.

M. Jaua a expliqué qu'«un vent tournoyant» avait rendu plus difficile la tâche des pompiers, mais a réaffirmé que le sinistre était «sous contrôle».

La catastrophe a été provoquée par une fuite de gaz survenue dans la nuit de vendredi à samedi dans la zone de stockage, suivie d'une explosion.

Le président Hugo Chavez, qui a décrété un deuil national de trois jours, a ordonné l'ouverture d'une enquête sur les causes de la fuite de gaz.

M. Chavez s'est rendu sur place dimanche en fin de journée. «Je suis venu ici pour sentir sur le terrain comment la situation évolue», a-t-il déclaré à la presse dès son arrivée au siège de la compagnie pétrolière nationale PDVSA, proche de la raffinerie.

Le président vénézuélien a indiqué que des membres de la Garde nationale, chargée de la surveillance du site, étaient encore portés disparus. «Il y a plusieurs gardes qui ne réapparaissent pas et nous les cherchons», a-t-il dit.

Concernant l'enquête en cours, M. Chavez a déclaré sans autres précisions qu'il existait «diverses hypothèses».

Il s'est par ailleurs élevé contre les personnes qui ont déclaré au Venezuela que la catastrophe était due à «un défaut d'entretien» du complexe, les qualifiant d'«irresponsables».

L'accident, le pire jamais subi par PVDSA dont dépend le complexe, a fait au moins 41 morts, l'hôpital de la ville de Maracaibo ayant annoncé le décès de deux blessés.

Le précédent bilan officiel était de 39 morts, dont 18 membres de la Garde nationale et 15 de leurs proches.

La ministre de la Santé, Eugenia Sader, qui accompagnait le président Chavez, a indiqué que 31 blessés restaient hospitalisés.

Plus de 200 maisons ont été touchées par l'onde de choc de l'explosion.

La raffinerie est située dans une zone résidentielle et commerciale où habitent les ouvriers du complexe et leurs proches, ainsi que des familles pauvres qui se sont installées dans des bidonvilles aux alentours.

Les installations de la zone de raffinage du complexe sont à l'arrêt depuis la catastrophe.

Mais Rafael Ramirez, ministre du Pétrole et président de PDVSA, a déclaré dimanche que ces installations de raffinage étaient «dans un état absolument normal» et pourraient redémarrer rapidement après l'extinction de l'incendie dans la zone de stockage.

«Nous sommes en mesure de réactiver notre raffinerie en deux jours à partir du moment où nous déclarerons la zone complètement sûre», a assuré M. Ramirez.

Le ministre a répété que la fourniture de carburant au marché intérieur vénézuélien ne serait pas affectée, le pays disposant de «quatre millions de barils stockés pour faire face aux besoins».

M. Ramirez ne s'est pas prononcé sur le point de savoir si les exportations du Venezuela, principalement vers les Etats-Unis, son premier client, seraient affectées.

Un économiste spécialisé dans les questions pétrolières, Rafael Quiroz, a pour sa part exclu que les exportations soient touchées.