Le numéro un cubain, Raul Castro, était à Moscou mercredi pour renforcer les liens avec le vieil allié de l'époque de la guerre froide, perdu de vue après la chute du régime soviétique, mais avec lequel les relations se sont nettement réchauffées ces dernières années.

M. Castro a entamé sa visite en Russie par un dépôt de gerbe devant la tombe du Soldat inconnu au pied de la muraille du Kremlin, le siège de la présidence russe où il devait rencontrer Vladimir Poutine dans l'après-midi.

Le dirigeant cubain s'est entretenu avec le premier ministre Dmitri Medvedev, qui a mis l'accent sur le renforcement des liens entre les deux pays et s'est prononcé pour des consultations bilatérales régulières.

«L'économie internationale est dans une situation très difficile (...). Cela influence les relations internationales et affecte la situation dans nos pays», a déclaré M. Medvedev.

Dans ce contexte, «nous devons utiliser très attentivement et rationnellement le potentiel de nos relations, les développer dans le domaine économique et humanitaire, et organiser des consultations régulières sur toutes les questions», a déclaré le chef du gouvernement russe.

La Russie cherche à affirmer son rôle sur la scène internationale comme le montre sa position à l'égard de la Syrie, un autre allié depuis la période soviétique. Moscou refuse d'infléchir son soutien au régime de Damas en dépit des pressions occidentales pour lâcher le président Bachar al-Assad.

De retour du Vietnam et de Chine, Raul Castro a expliqué qu'il avait profité de cette tournée pour se rendre à nouveau à Moscou, après une précédente visite en 2009, au cours de laquelle plusieurs accords de coopération avaient été signés.

Au cours de ses entretiens avec M. Poutine, «une attention particulière sera consacrée à des projets dans le domaine des transports, de l'espace, des télécommunications et (dans le domaine) pharmaceutique», a déclaré le conseiller de M. Poutine sur les questions internationales, Iouri Ouchakov.

«L'objectif prioritaire aujourd'hui, c'est d'accroître et de diversifier les échanges commerciaux», qui ont atteint 224 millions de dollars en 2011, un volume qui «ne correspond pas au potentiel des relations russo-cubaines», a souligné M. Ouchakov, cité par les agences russes.

Ainsi, la société pétrolière publique russe Zaroubejneft va accroître ses investissements à Cuba, qui vont atteindre 2,9 milliards de dollars d'ici 2025, a encore dit M. Ouchakov.

Cuba et la Russie avaient signé en 2009 un accord permettant à Zaroubejneft de prospecter et d'exploiter du pétrole dans les eaux et sur le territoire cubain, le premier accord de ce type depuis la fin de l'URSS.

Moscou et La Havane, alliés pendant la guerre froide, ont considérablement renforcé leurs liens au cours des dernières années, après un long passage à vide après la chute du régime soviétique en 1991.

En 2008, Dmitri Medvedev, alors président, s'était rendu à La Havane où il avait déclaré que Moscou était «de retour en Amérique latine et notamment à Cuba».

En 2010, la Russie avait livré environ 100 000 tonnes de blés à Cuba dans le cadre d'une aide humanitaire à l'île communiste alors touchée de plein fouet par la crise économique mondiale, et sous embargo américain depuis un demi-siècle.