Les Indiens opposés à la construction d'une route traversant un parc naturel amazonien, ont décidé mardi de quitter La Paz où ils étaient arrivés il y a deux semaines après 600 km de marche, après avoir vainement tenté d'ouvrir des négociations avec le gouvernement.

«Nous allons regagner nos communautés, mais la lutte ne se termine pas ici, notre marche continuera», a affirmé lors d'une conférence de presse improvisée une des responsables de la marche, Bertha Bejarano.

Plus de 1.500 Indiens amazoniens, dont beaucoup de femmes et d'enfants, étaient arrivés à La Paz après une marche de deux mois et 600 km pour protester contre le projet controversé de construction d'une route de 300 km traversant le parc naturel Tipnis.

Le groupe, venant essentiellement des départements amazoniens de Beni et Pando, avait installé un campement de fortune dans les rues avoisinantes de la Plaza de Armas, où se trouve le Palais présidentiel, attendant vainement d'être reçu par les autorités.

Bertha Bejarano a indiqué que «comme ils nous ont fermé les portes du dialogue, nous ferons de même à leur encontre dans notre territoire». Elle a ajouté que les Indiens refuseraient de participer à des consultations que le gouvernement doit lancer le 20 juillet pour les convaincre d'accepter la route.

«Nous avons risqué la vie de nos enfants, la santé de nos frères», a regretté Bejarano. Un bébé de six mois est mort à l'arrivée de la marche à La Paz d'une infection respiratoire rendue fatale par le froid et l'altitude de la capitale bolivienne.

«Nous continuerons notre lutte dans le Tipnis», a renchéri un autre leader de la marche, Fernando Vargas.

Les autorités ont accusé les organisateurs de la marche de corruption, leur reprochant également «plusieurs antécédents» les rendant, selon le gouvernement, inaptes à la négociation.

Les autorités avaient déjà prévenu que les protestataires ne seraient pas reçus par le président Evo Morales, contrairement à l'an dernier, lors d'une marche similaire qui avait débouché sur la suspension du projet et l'annonce par le gouvernement d'une consultation avant toute décision ultérieure.