Le président haïtien Michel Martelly a signé mardi un arrêté autorisant la publication, après des mois de controverse, d'une version amendée de la constitution du pays qui reconnaîtra notamment la double nationalité pour les Haïtiens vivant à l'étranger.        

Le texte amendé « apporte beaucoup d'éléments nouveaux dans la vie politique et dans la démocratie haïtienne, c'est un tournant dans l'histoire nationale », a déclaré depuis le palais présidentiel le chef de l'État, en présence du gouvernement, du président de l'Assemblée nationale et du corps diplomatique.

Parmi les changements apportés, M. Martelly a cité la formation du Conseil électoral permanent (CEP) chargé d'organiser les prochaines élections législatives partielles et les scrutins locaux et régionaux, ainsi que le principe de la « nationalité multiple » qui permettra pour la première fois à 4 millions d'Haïtiens vivant en dehors du pays de voter et de briguer un mandat.

« Tous les Haïtiens sont des Haïtiens. Fini le débat », a lancé en créole M. Martelly, qui s'est également réjoui que la nouvelle version de la constitution instaure le quota de 30 % de femmes dans l'administration publique.

« Sur dix personnes nommées dans l'État, il doit y avoir au moins trois femmes », a-t-il insisté, suscitant les applaudissements de la première dame Sophia Martelly, présente aux côtés de sept femmes membres du cabinet ministériel.

La signature de cet arrêté, qui va permettre l'entrée en vigueur de la nouvelle constitution, met un terme à des mois de controverse sur la révision de la « loi-mère ».

Adoptée en 1987 à la suite de la chute de la dictature des Duvalier (1957-1986), la constitution avait déjà été amendée et publiée en mai 2011, peu avant l'entrée en fonction de M. Martelly, mais le document avait dû être revu en raison de nombreuses « erreurs matérielles » découvertes dans le texte.

La nouvelle version a été revue et corrigée « de concert avec les autres pouvoirs, législatif et judiciaire », a précisé mardi M. Martelly.