L'ancien président mexicain Miguel de la Madrid Hurtado, qui a dirigé le Mexique de 1982 à 1988, s'est éteint dimanche à l'âge de 77 ans.

Dans un communiqué confirmant la nouvelle, le président Felipe Calderon a déclaré que M. de la Madrid était «un Mexicain profondément engagé envers son pays». La cause du décès n'a pas été précisée, mais l'ex-politicien était hospitalisé à Mexico pour des problèmes respiratoires depuis le 17 décembre.

Membre du Parti révolutionnaire institutionnel (PRI), Miguel de la Madrid Hurtado a amorcé son mandat à un moment particulièrement difficile pour le Mexique, ruiné par les dépenses excessives du gouvernement précédent qui était convaincu que les prix du pétrole, alors en plein essor, ne baisseraient jamais. Quand ils ont finalement chuté, le pouvoir d'achat des Mexicains a été coupé de moitié en raison de l'inflation.

Considéré comme un homme discret et respectueux, M. de la Madrid a réussi à sortir le pays du marasme économique, mais l'a laissé avec une crise politique. Selon l'historien mexicain Enrique Krauze, la plus grande erreur de l'ancien président aura d'ailleurs été de refuser d'effectuer la transition démocratique réclamée par les Mexicains.

Les élections visant à trouver un remplaçant à Miguel de la Madrid Hurtado ont causé un scandale qui a plus tard permis de renverser le PRI, qui a dominé le Mexique pendant la majeure partie du XXe siècle, et faire en sorte qu'un parti de l'opposition remporte le scrutin en 2000.

Certains observateurs ont aussi reproché à M. de la Madrid de ne pas avoir réagi assez rapidement lors du puissant séisme qui a frappé Mexico en septembre 1985, faisant environ 9000 morts et détruisant une partie de la capitale. M. Krauze a notamment critiqué la décision du président de ne pas accepter de l'aide internationale après le tremblement de terre alors qu'il était clair que Mexico en avait besoin.

«La présidence de Miguel de la Madrid Hurtado a été très difficile», a affirmé dimanche l'ex-président Carlos Salinas, qui avait succédé au disparu en 1988, à l'occasion de la veillée funèbre.

«Mais les changements positifs que le Mexique a apportés durant les 25 dernières années ont commencé avec lui.»

Pour reprendre les paroles du principal intéressé juste avant de quitter son poste: «J'ai pris un pays avec de graves problèmes et je le laisse avec des problèmes.»