Deux hélicoptères dépêchés par l'armée brésilienne sont arrivés dimanche en Colombie, afin d'aller récupérer des otages que la guérilla des Farc s'est engagée à relâcher à partir de lundi, a constaté un journaliste de l'AFP.

Les appareils, des hélicoptères de transport Cougar, ont atterri à l'aéroport de Villavicencio, capitale de la province de Meta, à 110 km au sud de Bogota, où est à pied d'oeuvre une mission humanitaire.

Cette localité, située aux portes de la jungle, a déjà servi à plusieurs reprises de plateforme pour la libération d'otages avec l'aide du Brésil, dont les Farc, principale guérilla colombienne, souhaite la médiation en gage de neutralité.

Dans un geste de paix, les rebelles des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc) se sont engagés à libérer la semaine prochaine leurs derniers «prisonniers de guerre», six policiers et quatre militaires, retenus en captivité depuis douze à quatorze ans.

Les dix hommes seront relâchés en principe en deux groupes, lundi puis mercredi, dans une zone où l'armée colombienne s'engage à suspendre les opérations militaires.

Une fois communiquées les coordonnées géographiques, les hélicoptères décolleront pour les récupérer sous l'égide du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) et du collectif civil «Colombiens pour la paix», présidé par l'ancienne sénatrice Piedad Cordoba.

«Nous espérons décoller tôt demain», a-t-elle déclaré à la presse, en précisant que l'opération devrait débuter vers 8 heures du matin.

«Je ne sais pas lesquels seront libérés en premier, mais cela se fera en deux phases: lundi et mercredi», a ajouté Mme Cordoba.

Des proches des policiers et militaires séquestrés ont fait le déplacement à Villavicencio, où doit se dérouler une messe dimanche. Une délégation de personnalités étrangères, dont l'ancien prix Nobel de la Paix, la Guatémaltèque Rigoberta Menchu, est également attendue sur place.

Fondé en 1964 pour défendre les petits paysans, la guérilla des Farc, la principale du pays, compte encore 9000 combattants, repliés dans les montagnes et les forêts, à la suite d'une série de revers militaires qui ont divisé ses troupes par deux en dix ans.

En l'espace d'une semaine, l'armée vient encore de lui infliger deux cuisantes défaites, tuant dans des bombardements quelque 70 guérilleros du «bloc oriental», principal front réparti sur plusieurs départements, dont celui de Meta.

Le groupe rebelle, qui détiendrait aussi plus d'une centaine d'otages civils, s'est aussi engagé à renoncer aux enlèvements contre rançon, une pratique qui assurait une partie de son financement.

En dépit des appels à la paix, les Farc continuent de s'opposer régulièrement sur les modalités d'un dialogue avec les autorités, qui réclament en préalable l'arrêt des violences et la libération de toutes les personnes séquestrées.