Des groupes de jeunes au visage masqué ont affronté la police dans la capitale du Chili, jeudi, au cours d'une autre série d'émeutes dans ce qui est désigné comme la «journée des combattants».

Des jeunes manifestent tous les 29 mars à la mémoire de deux jeunes tués par la police en 1985 durant la dictature du général Augusto Pinochet.

Le Chili a pris la voie démocratique depuis plus de deux décennies et d'autres militants critiquent ces émeutes, faisant valoir que la violence est récupérée par les médias et le gouvernement afin d'affaiblir le soutien aux mouvements prônant des changements sociaux.

Ils déplorent qu'au cours de la dernière année, des marches pacifiques de plusieurs centaines de personnes appelant à des améliorations en éducation, en environnement et en justice sociale ont été plombées par de petits groupes de jeunes ayant provoqué les policiers.

Plus de 1500 policiers ont été déployés et ont usé de gaz lacrymogènes et de canons à eau pour disperser des centaines de protestataires à l'intérieur et l'extérieur du campus de l'université de Santiago. L'université avait suspendu les classes, et le trafic dans le secteur a été perturbé.

Le groupe de défense des droits de la personne Londres 38 a annoncé qu'il commanditerait un débat sur la manière avec laquelle cette journée devrait être soulignée à l'avenir.

Après que le Chili eut repris la voie démocratique en 1990, une enquête judiciaire sur la mort des frères Vergara Toledo avait été rouverte. Un chef de police s'est vu infliger une peine de 15 ans de prison, et deux autres agents ont écopé de peines de dix ans.