L'armée colombienne a infligé une nouvelle et lourde défaite à la guérilla marxiste des FARC, dont au moins 36 membres ont été abattus lundi, quelques jours avant la libération attendue des derniers policiers et militaires retenus en otages.

«Jusqu'à présent, 36 individus ont été tués et trois ont été blessés lors des opérations militaires» qui se sont déroulés dans la province de Meta, dans le centre-est du pays, a indiqué à la presse le ministre de la Défense, Juan Carlos Pinzon.

«Cette opération est un grand coup porté aux structures du front oriental (des FARC), l'un des plus important en nombre et des plus violents», a assuré le ministre, précisant qu'un important arsenal composé de fusils, mitraillettes, pistolets et grenades avait été saisi.

Le président colombien Juan Manuel Santos a salué la «coordination totale» entre l'armée de terre, de l'air et la marine, lors d'un conseil de sécurité à Villavicencio, capitale de la province de Meta, située à 110 km au sud de Bogota.

«L'offensive continue et je veux féliciter les forces armées», a ajouté M. Santos. «Les forces armées vont continuer et persévérer, fidèles à leurs instructions», a-t-il insisté.

Il s'agit du second coup d'envergure porté en l'espace d'une semaine par l'armée aux Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC), la première guérilla du pays.

Les 20 et 21 mars, quelque 36 rebelles avaient été tués lors d'affrontements avec les militaires dans la province d'Arauca, à la frontière avec le Venezuela, à la suite d'une embuscade tendue à l'armée, qui avait perdu onze hommes.

Ce nouveau revers des FARC intervient alors que la guérilla a promis de relâcher la semaine prochaine les dix derniers policiers et militaires qu'elle retient en otage depuis plus de douze ans.

Il est prévu que des hélicoptères, fournis par le Brésil au Comité international de la Croix-Rouge (CICR), partent depuis l'aérodrome de Villavicencio pour les récupérer dans la jungle et les remettre au collectif civil «Colombiens pour la paix».

Le processus de libération, qui se déroulera en deux temps, les 2 et 4 avril, devait initialement débuter ce lundi mais il avait été reporté à la demande du CICR pour des raisons de logistique.

La guérilla des FARC, qui détient plus d'une centaine de civils, s'est également engagée il y a un mois à renoncer aux enlèvements contre rançon, une pratique qui assurait une partie de son financement.

Appelant à faire le «pari de la paix», elle s'oppose toutefois régulièrement sur les modalités d'un dialogue avec les autorités qui exigent en préalable l'arrêt des violences et la libération de tous les otages.

Fondé en 1964, le groupe rebelle, dont les effectifs ont été divisés par deux en dix ans, compte environ 9.000 hommes, essentiellement repliés dans les régions montagneuses et forestières.

L'armée n'a cessé de lui infliger d'importants revers au cours des dernières années, dont la libération en 2008 de son otage le plus précieux, la sénatrice franco-colombienne Ingrid Betancourt, puis la mort de son chef militaire Jorge Briceño en 2010, suivie de celle de son numéro un Alfonso Cano en 2011.