La guérilla colombienne des Farc a repoussé au 2 avril la date à partir de laquelle seront relâchés les 10 derniers policiers et militaires encore détenus en otages, a annoncé samedi une responsable du collectif civil «Colombien pour la paix» qui agit en tant que médiateur.

Leur libération avait initialement été fixée à lundi par le groupe rebelle marxiste, mais le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) chargé de les récupérer dans la jungle avait demandé son report au 30 mars pour des raisons de logistique, faisant planer l'incertitude sur la date.

L'opération débutera finalement encore plus tard et se déroulera en deux phases, avec un premier groupe d'otages libérés le 2 avril et un second le 4 avril, a expliqué à la presse la responsable du collectif, l'ancienne sénatrice Piedad Cordoba.

Le protocole prévoit que les policiers et militaires, qui comptent plus de 12 ans de captivité, soient remis à un représentant du collectif «Colombiens pour la paix» à bord d'hélicoptères fournis au CICR par le Brésil, dont la guérilla avait sollicité la médiation.

«Nous devrions nous rendre au Brésil le 31 mars pour acheminer les hélicoptères en Colombie», a précisé Mme Cordoba. Le gouvernement brésilien, considéré comme neutre par les Farc, a déjà offert ce type d'aide logistique lors de précédentes libérations d'otages.

Une fois communiquées les coordonnées géographiques, les appareils partiront de la localité colombienne de Villavicencio, située à 110 km au sud de Bogota. De son côté, l'armée colombienne s'engage à suspendre ses opérations dans la zone de libération.

Les FARC avaient réaffirmé début mars leur volonté de relâcher les derniers policiers et militaires encore séquestrés. Le groupe rebelle détient encore plus d'une centaine d'otages civils, même s'il a officiellement renoncé aux enlèvements contre rançon, pratique assurant une partie de son financement.

Fondée en 1964, la principale guérilla du pays compte encore quelque 9 000 combattants, repliés essentiellement dans les régions de montagne et de jungle à la suite d'une série de revers militaires qui ont divisé ses troupes par deux en 10 ans.