Le ministre haïtien de la Justice Michel Brunache a démenti mardi avoir ordonné le lancement de poursuites contre l'ancien président Jean-Bertrand Aristide pour trafic de drogue.    

«Le ministère de la Justice et de la Sécurité publique tient à apporter un démenti formel aux rumeurs selon lesquelles deux mandats auraient été émis à l'encontre du président Jean-Bertrand Aristide», lit-on dans une note du ministère remise à la presse.

Un avocat de M. Aristide, Newton Saint-Juste, avait annoncé lundi que deux dossiers impliquant l'ex-président dans des affaires de trafic de drogue, de blanchiment d'argent et d'autres infractions avaient été transmis à un juge d'instruction afin d'ouvrir une enquête.

Contacté par l'AFP, le ministre de la Justice Michel Brunache avait indiqué lundi qu'il n'était «pas au courant de cette démarche».

Dans sa note de mardi, le ministère de la Justice a démenti l'existence de poursuites à l'encontre de M. Aristide et a appelé la population à «ne pas se fier à ces rumeurs fantaisistes, susceptibles de nuire au processus d'établissement de l'État de droit et à la politique de réconciliation nationale prônés par le président Michel Martelly».

M. Aristide a effectué trois mandats écourtés à la tête d'Haïti, en 1991, de 1994 à 1996 et de 2001 à 2004. Il a regagné le pays en mars 2011 après 7 ans d'exil en Afrique du Sud, quelques semaines après Jean-Claude Duvalier, l'ancien dictateur qui fait l'objet de poursuites judiciaires pour détournements de fonds.

La justice haïtienne a écarté en janvier les plaintes portées contre M. Duvalier pour crimes contre l'humanité déposées par des victimes de son régime (1971-86).