Le président vénézuélien Hugo Chavez a assuré ses partisans, jeudi, qu'il ne serait pas parti très longtemps à Cuba où il doit être opéré pour une tumeur potentiellement cancéreuse, précisant qu'il ne nommerait pas de remplaçant pendant son absence.

«Je vivrai! Je vivrai!» a lancé Hugo Chavez jeudi lors d'une apparition télévisée en direct du palais présidentiel. Il a indiqué qu'il partirait à Cuba vendredi et serait opéré au début de la semaine prochaine.

Assis à une table de conférence avec les ministres de son cabinet, le président vénézuélien a chanté et plaisanté en exhortant ses ministres et les autres responsables présents à rester positifs. À un certain moment, un jeune garçon de la ville de Maracaibo est apparu par liaison vidéo et a récité un couplet sur la maladie du président et la façon dont il la surmonterait.

Hugo Chavez, qui se présente à sa propre succession lors de l'élection présidentielle qui aura lieu plus tard cette année, était clairement en campagne électorale. Il a parlé presque sans arrêt pendant plus de quatre heures, critiquant la «bourgeoisie antipatriotique» et affirmant qu'il n'y aurait plus de programmes pour les pauvres si ses opposants remportent la présidence.

«Un État capitaliste ne subventionnera rien, a-t-il dit en ponctuant ses paroles de gestes animés. Peu importe ce qui arrivera, nous allons gagner par KO.»

Il a averti que ses opposants tenteraient de déstabiliser son gouvernement pendant son séjour médical à Cuba. L'opposition veut répandre des rumeurs de mécontentement et de division au sein de l'armée et attiser les intrigues quant à son état de santé, a-t-il avancé.

Plus tôt dans la journée, l'Assemblée nationale vénézuélienne a accepté à l'unanimité de permettre au président de quitter le pays, une formalité requise par la Constitution.

En vertu de la Constitution vénézuélienne, le vice-président peut prendre la place du président pendant des absences temporaires pouvant aller jusqu'à 90 jours, que l'Assemblée nationale peut prolonger de 90 autres jours.

Les parlementaires pro-Chavez se sont moqués des allégations de l'opposition selon lesquelles Hugo Chavez pourrait demander à son vice-président de le remplacer.

Le vice-président, Elias Jaua, a assuré que le président était pleinement en mesure d'assumer ses devoirs.

Selon des spécialistes du cancer, l'absence du président vénézuélien pourrait durer des semaines s'il doit rester à Cuba pour recevoir des traitements de radiothérapie.

Plus tôt cette semaine, Hugo Chavez avait indiqué qu'il serait opéré par les mêmes médecins cubains qui lui ont retiré une tumeur dans la région pelvienne en juin dernier.

Dans une lettre envoyée à l'Assemblée nationale pour demander la permission de quitter le pays, M. Chavez affirme qu'il doit être opéré de façon «urgente».

«Je sais que l'annonce de ma nouvelle opération a causé des inquiétudes chez la vaste majorité de mes compatriotes. Je le dis du fond du coeur: je suis certain que nous remporterons ce combat, a écrit le président dans sa lettre. Je reviendrai comme je suis toujours revenu: avec plus d'énergie, plus d'enthousiasme, plus de bonheur.»