Les Argentins arpentaient désespérément les hôpitaux, jeudi, dans l'espoir que leurs proches aient survécu à un accident de train qui a fait 50 morts et envoyé des centaines de personnes en salle d'urgence. Un gouvernement sous le choc a déclaré deux jours de deuil, et les drapeaux seront en berne à travers le pays.

Un juge fédéral mène une enquête sur la cause d'un accident ayant poussé un train à l'heure de pointe à fracasser une barrière à l'extrémité d'une voie dans une gare du centre-ville, faisant dérailler des wagons autour d'environ 1500 voyageurs paniqués, mercredi.

Des passagers ont indiqué que le conducteur du train avait eu des problèmes à répétition avec les freins lors du trajet, dépassant des plateformes et manquant complètement une gare avant de s'écraser en bout de ligne.

Le vérificateur général argentin et d'autres détracteurs ont dit que l'inaction du gouvernement aurait pu contribuer à l'accident, notant que la compagnie privée de trains de Buenos Aires avait été incapable de respecter les normes sécuritaires, et ce malgré des années d'avertissements.

Selon le vérificateur général Leandro Despouy, il existait déjà des problèmes importants de freinage en 2008. Pour lui, l'accident était prévisible et aurait pu être évité, et note que des vérifications répétées ont recommandé de retirer le permis que la compagnie détenait depuis 1995.

Le conducteur du train, Marcos Antonio Cordoba, âgé de 28 ans, possède cinq ans d'expérience et un bon dossier. Il aurait d'ailleurs dû être frais et dispos, puisqu'il s'agissait de son premier circuit de la journée. Il était toujours aux soins intensifs, jeudi, et n'a pas encore fait de déclaration, mais le ministre du Transport J.P. Schiavi a déclaré que les enquêteurs seront également capables d'identifier la cause de l'accident par des appareils GPS, des caméras et des enregistrements des conversations du conducteur avec la salle de contrôle centrale du système ferroviaire.

Les travailleurs des services d'urgence ont envoyé les blessés dans une dizaine d'hôpitaux dans la région de Buenos Aires et, dans la confusion, des milliers de personnes ne savaient pas si leur famille et amis avaient survécu, les poussant à déclencher des recherches frénétiques des hôpitaux et morgues du pays. Plusieurs se sont plaints du fait que les noms qu'ils cherchaient ne figuraient pas sur les listes de survivants, blessés et morts.