Le gouvernement du Mexique a réaffirmé mardi son refus, comme les États-Unis, de dépénaliser l'usage de la drogue, à la suite d'une proposition du président du Guatemala qui estime que cela pourrait permettre de réduire la violence dans la région.

La libre consommation de drogue «augmenterait exponentiellement la violence dans la famille, le voisinage, la communauté», a affirmé le ministre mexicain l'Intérieur, Alejandro Pouiré, au cours d'un forum international sur le sujet organisé à Mexico.

Lundi, le président guatémaltèque Otto Pérez avait déclaré que les gouvernements latino-américains et des États unis devraient débattre de la dépénalisation de la consommation de la drogue en tant que moyen de réduire la vague de violences qui affecte tout le continent.

M. Pouiré a défendu la politique mexicaine de lutte contre le trafic, qui a consisté à mobiliser plus de 50 000 soldats pour combattre les trafiquants. Cette stratégie est critiquée par des associations, qui accusent les forces armées d'atteintes aux droits de l'homme et estiment que leur déploiement n'a fait qu'augmenter la violence.

Les violences entre cartels, contre la population ou de la part des policiers et des militaires a fait plus de 50 000 morts au Mexique en cinq ans.

Le ministre a également rappelé que le gouvernement travaillait à des politiques de prévention, notamment «dans ces zones urbaines où le phénomène de la drogue est potentiellement le plus dangereux, les zones urbaines périphériques».

Lundi, dans un communiqué, l'ambassade des États-Unis au Guatemala a rappelé que Washington «continuait de s'opposer à cette mesure (la dépénalisation de l'usage des drogues) parce que l'évidence» montre que le problème de la drogue «est une menace pour la santé et la sécurité publique».

Selon des chiffres de Washington, 90 % de la cocaïne produite en Amérique du Sud pour le marché américain transite par l'Amérique centrale par voie terrestre ou maritime.

Les États-Unis financent de nombreux programmes contre la drogue en Amérique du Sud.