Le rédacteur en chef d'un journal qui est parti en croisade contre la corruption dans un violent secteur brésilien longeant la frontière avec le Paraguay a été tué par balles, ont annoncé les autorités policières lundi.

Cet assassinat survient quelques jours à peine après la découverte du corps d'un autre journaliste, dans un autre État du pays.

Paulo Rodrigues, qui était âgé de 51 ans, a été abordé par deux hommes à moto, dimanche, alors qu'il conduisait son véhicule dans la ville de Ponta Pora, dans l'État de Mato Grosso do Sul. C'est à cet endroit que sont établis les locaux du journal Jornal da Praca et du site internet Mercosulnews.com, ont précisé les autorités policières.

Les assaillants ont tiré 12 coups de feu en direction de M. Rodrigues, dont cinq l'ont touché. Il a rendu l'âme à l'hôpital quelques heures plus tard.

Le meurtre de M. Rodrigues survient après celui, survenu jeudi dans l'État de Rio de Janeiro, de Mario Lopes, qui s'est prononcé contre la corruption sur son site internet, Vassouras na Net. La police a rapporté que M. Lopes avait déjà survécu à une tentative de meurtre, l'an dernier, alors qu'il avait été atteint de cinq coups de feu au moment où il se trouvait à l'intérieur de son bureau. Malgré cela, il a continué d'écrire sur le sujet.

Ces décès surviennent à une période où la pratique du journalisme est menacée au Brésil, selon des organismes de surveillance.

Dans un rapport publié en janvier, les dirigeants de «Journalistes sans Frontières» ont dévoilé que le Brésil avait chuté au 99e rang dans le classement mondial des pays respectant le plus la liberté de presse, l'an dernier. Il s'agit d'une perte de 41 places par rapport à l'année précédente, une chute attribuée à la violence à l'endroit de journalistes.

Selon le «Committee to Protect Journalists», une organisation établie à New York, six journalistes brésiliens ont été tués en 2011.