L'opposition vénézuélienne a désigné Henrique Capriles comme son candidat unique pour affronter Hugo Chavez à l'élection présidentielle d'octobre, dimanche lors de primaires ouvertes et inédites.

Sur 95% des suffrages, le gouverneur Henrique Capriles a remporté 62,2% des voix (1 806 860 bulletins), devant un autre gouverneur, Pablo Perez (867 601 voix, 29%), selon les résultats officiels publiés dans la soirée par la commission électorale de la Table de l'unité démocratique (MUD), coalition d'opposition à l'origine de l'initiative.

La participation a été de 2 904 710 votants, soit 16% des 18 millions d'électeurs du Venezuela, quand les analystes estimaient qu'une participation de 10% serait un succès.

La victoire de M. Capriles (centre-gauche), avocat célibataire âgé 39 ans et gouverneur de l'État de Miranda (nord), deuxième État le plus peuplé et le plus riche du pays, était annoncée par toutes les enquêtes d'opinion.

Il était suivi dans les sondages par Pablo Perez (soutenu par les vieux partis traditionnels), 42 ans, loin devant la députée Maria Corina Machado (libérale), l'ex-ambassadeur Diego Arria (conservateur) et le syndicaliste Pablo Medina (gauche).

Pour la première fois, l'opposition vénézuélienne, traditionnellement désunie, avait organisé des primaires pour désigner son poulain face au président sortant et candidat à un troisième mandat, le 7 octobre.

La majorité des 3700 bureaux de vote avaient fermé leurs portes vers 17h locales (16h30, heure de Montréal), une heure plus tard que prévu, afin de faire face à l'affluence d'électeurs.

La journée électorale s'est déroulée sans incident sous la surveillance de milliers de militaires.

Le scrutin a également permis de désigner des candidats uniques de l'opposition aux élections locales.

«Ce n'est pas l'heure de la gauche ou de la droite, c'est l'heure de tous les Vénézuéliens», a déclaré le vainqueur qui a promis d'«unir le Venuezela», lors d'une apparition publique à Caracas dans la soirée.

La MUD avait rappelé de son côté que le scrutin était «secret» et qu'il n'y avait «pas de moyen technologique ou manuel» de savoir qui avait voté et pour qui. Les listes d'émargements seront en outre détruites dans les 48 heures.

En 2004, le gouvernement avait rendu publique la liste des signataires à une demande de référendum révocatoire contre le président Chavez, provoquant une série de représailles administratives et professionnelles.

Sans s'en prendre frontalement à M. Chavez, les deux candidats favoris avaient défendu leur volonté d'en finir avec l'ultra-polarisation du pays, encouragée par le président sortant, entre chavistes et anti-chavistes.

MM. Capriles et Perez avaient également tenté de s'attirer les grâces des couches populaires, généralement acquises à Hugo Chavez qui multiplie les programmes sociaux, en faisant de la lutte contre la pauvreté leurs principaux thèmes de campagne, dans un galop d'essai pour la campagne présidentielle des mois à venir.

Favori des sondages pour la présidentielle, Hugo Chavez a indiqué qu'il lui était «égal» d'affronter l'un ou l'autre de ses opposants, et a promis de rester au pouvoir jusqu'en 2031.