Le président vénézuélien Hugo Chavez a accusé dimanche Washington d'avoir inventé le présumé complot que l'Iran aurait ourdi avec le Venezuela, Cuba et le Nicaragua en vue de commettre des attentats aux États-Unis, avant l'arrivée à Caracas du président iranien Mahmoud Ahmadinejad.

Washington a «inventé que l'Iran, avec le Venezuela, avec Cuba et avec le Nicaragua, avait préparé des attaques contre les États-Unis», a déclaré M. Chavez s'exprimant au cours de son allocution dominicale radiodiffusée «Aló Presidente», après une interruption de trois mois en raison du cancer qui avait été diagnostiqué chez lui en juin. «Il s'agit d'une menace à notre encontre», a-t-il affirmé.

M. Chavez n'a en revanche pas commenté la décision des États-Unis de déclarer persona non grata le consul vénézuélien à Miami Livia Acosta Noguera et de l'expulser du pays. Elle a été informée de cette décision vendredi et a jusqu'à mardi pour quitter le pays.

Mme Acosta Noguera avait été récemment présentée dans un documentaire de la chaîne hispanophone Univision comme complice d'un supposé projet iranien d'attentats aux États-Unis.

Selon Univision, une chaîne de télévision dont le siège est à Miami, Mme Acosta Noguera aurait participé au présumé complot iranien alors qu'elle était seconde secrétaire à l'ambassade du Venezuela à Mexico, en 2007. Les attentats, qui pouvaient s'accompagner d'attaques informatiques, auraient visé des sites vitaux pour la sécurité des États-Unis, comme des centrales nucléaires et l'aéroport Kennedy de New York, selon la chaîne.

M. Chavez a estimé que les déclarations de Washington, qui a appelé vendredi les pays d'Amérique latine à ne pas «renforcer leurs liens» avec l'Iran, ne pouvaient que provoquer «le rire».

M. Chavez a souligné que le président Ahmadinejad, qu'il rencontrera lundi, serait reçu avec tous les honneurs.

M. Ahmadinejad débute dimanche une tournée de cinq jours en Amérique latine. Il arrivera dimanche soir à Caracas et se rendra ensuite au Nicaragua puis à Cuba et en Equateur.

Hostiles aux États-Unis, les quatre pays au programme de M. Ahmadinejad se sont rapprochés de l'Iran ces dernières années. Le président Chavez s'est rendu à Téhéran neuf fois en 13 ans.