Le gouvernement chilien a affirmé, vendredi, que plusieurs des incendies de forêt majeurs qui ravagent le sud du pays avaient été allumés de façon délibérée et a accusé un groupe amérindien d'avoir déclenché l'incendie qui a tué sept pompiers la veille.

Le corps du septième pompier tué en tentant de contenir les flammes sur les terres appartenant à l'entreprise Mininco Forestry a été retrouvé tôt vendredi matin. Le pompier avait été porté disparu jeudi.

Le ministre chilien de l'Intérieur, Rodrigo Hinzpeter, a mis en cause un groupe lié aux Mapuches, des Amérindiens qui luttent depuis longtemps pour reprendre le contrôle de leurs terres ancestrales.

Le ministre a accusé le groupe Coordinadora Arauco Malleco, dont les leaders ont été accusés et certains condamnés pour de violentes attaques contre les propriétés de l'entreprise forestière.

M. Hinzpeter a souligné que quelques jours plus tôt, des membres de ce groupe avaient incendié un hélicoptère qui devait servir à combattre les incendies de forêt.

«Devant ce fait, certains pourraient spéculer et dire que le groupe est derrière d'autres incendies qui pourraient être intentionnels», a dit le ministre de l'Intérieur devant les journalistes.

Le président Sebastina Pinera a quant à lui affirmé que les incendies pourraient être assimilés à des actes de terrorisme. «Derrière ces actes prémédités et criminels se cache une activité de nature terroriste», a-t-il dit.

Le chef des pompiers déployés dans la région, Hector Rebolledo, avait affirmé plus tôt cette semaine que des gens avaient été vus en train de fabriquer du charbon de bois dans la zone avant le déclenchement des incendies. Mais les autorités régionales ont ensuite déterminé que l'incendie qui a tué les sept pompiers semblait être parti de 50 endroits différents en même temps, un signe clair qu'il s'agit d'un incendie criminel.

Le syndicat des travailleurs forestiers a blâmé l'entreprise Mininco pour la mort des pompiers, l'accusant de les faire travailler dans de mauvaises conditions sans formation adéquate.

Des militants mapuches ont revendiqué la responsabilité de l'attaque contre l'hélicoptère et contre plusieurs engins mécaniques appartenant à l'entreprise qui, selon eux, opère «illégalement» sur un territoire amérindien.

De grandes parties des forêts de la région ont été vendues après que le régime dictatorial du général Augusto Pinochet eut exproprié les Amérindiens qui y vivaient. Le gouvernement n'est toujours pas parvenu à un accord avec les Mapuches à ce sujet.

«Mon peuple déplore aussi ces décès, tout comme il déplore la destruction de notre terre mère», a écrit sur Twitter une porte-parole de la communauté mapuche, Natividad Llanquileo, en réponse aux questions de l'Associated Press.

Au moins 50 incendies de forêt majeurs se consument dans le sud du Chili, détruisant des centaines de maisons, forçant l'évacuation de milliers de personnes et causant de lourds dommages à l'industrie forestière.