L'Organisation pour la coopération et le développement économiques (OCDE) a annoncé jeudi avoir retiré l'Uruguay de la «liste grise» des paradis fiscaux après la signature par Montevideo de nouveaux accords de coopération fiscale.

«Les 18 accords conclus par l'Uruguay avec d'autres pays lui permettent de se situer dans la liste des pays qui ont substantiellement mis en oeuvre les standards reconnus en matière d'échange d'informations» sur la transparence fiscale, a indiqué l'Organisation dans un communiqué.

Après un bref passage dans la «liste noire» des paradis fiscaux établie par l'OCDE, l'Uruguay figurait depuis avril 2009 dans la «liste grise» des pays n'ayant pas encore adopté toutes les règles internationales de transparence fiscale.

Cette «mesure montre l'engagement du gouvernement (à respecter) les standards et les pratiques internationales en matière de transparence fiscale qui seront intégrées dans le cadre réglementaire uruguayen en matière de fiscalité internationale», ont indiqué les ministères de l'Économie et des finances et des Relations extérieures uruguayens dans un communiqué.

La décision de l'OCDE est «le résultat d'un long, mais fructueux processus de gestion technique et diplomatique, de la part des ministères de l'Économie et des Finances et des Relations extérieures avec les autorités financières des pays concernés», ajoute le communiqué.

Fin octobre, le Forum mondial pour la transparence avait jugé que l'Uruguay ne réunissait toujours pas les conditions pour sortir de cette «liste grise» et avait réclamé du gouvernement uruguayen qu'il signe des accords de coopération avec quelques-uns de ses voisins.

Début novembre, le président français Nicolas Sarkozy avait affirmé à l'issue du sommet du G20 que les paradis fiscaux seraient mis «au ban de la communauté internationale». Il avait alors indiqué que Montevideo faisait partie des capitales qui «ne se sont pas dotées d'un cadre juridique adapté à l'échange d'informations fiscales».

Ces déclarations avaient provoqué la colère de l'Uruguay. Le gouvernement français avait ensuite expliqué qu'il s'agissait d'une déclaration au nom du G20 et non de la France et avait exprimé sa confiance dans la volonté de l'Uruguay de combattre l'évasion fiscale.

La France présidait alors ce groupe des 20 économies les plus importantes de la planète.