Au moins deux étudiants sont morts lundi lors d'une opération policière pour déloger des manifestants qui bloquaient une autoroute entre Mexico et Acapulco (sud) pour réclamer plus de places dans une école locale, a constaté un correspondant de l'AFP.

Le procureur de l'État de Guerrero (sud), Alberto Lopez, a identifié les deux jeunes gens comme étant Herrera Pino et Gabriel Echeverria de Jesus. Deux autres manifestants ont été blessés et environ 25 ont été interpellés, a-t-il ajouté.

Les corps sans vie sont restés étendus sur la chaussée à l'issue d'un affrontement d'une demi-heure entre la police et des manifestants à Chilpancingo, capitale de l'État à 270 km au sud de Mexico.

Un correspondant de l'AFP sur place a témoigné avoir vu les policiers tirer sur les manifestants après que ceux-ci eurent fait usage de cocktails Molotov, alors que le procureur a affirmé que les forces de l'ordre n'étaient pas armées.

«Il ne s'agissait pas de déloger. Il était nécessaire pour la police d'être sur les lieux et je peux dire catégoriquement que nos éléments n'étaient pas armés», a affirmé M. Lopez, expliquant que d'autres policiers armés sont arrivés ensuite.

Le ministère de l'Intérieur et le gouvernement de l'État de Guerrero ont regretté la mort des manifestants qui protestaient pour demander plus de places pour étudier dans l'école rurale de Ayotzinapa.

Cependant, le procureur Lopez a mis en doute le motif de la manifestation: «C'était une mobilisation extraordinaire, un jour non travaillé (ce lundi était férié au Mexique), et huit grenades ont été saisies, ce qui est inhabituel dans une manifestation étudiante».

Les grenades, ainsi qu'un fusil AK 47, ont été découverts sur les indications d'un des jeunes interpellés.

Les policiers étaient arrivés sur les lieux à la mi-journée (vers 13h, heure de Montréal) pour déloger 600 étudiants qui bloquaient la circulation sur l'axe entre Mexico et Acapulco, célèbre station balnéaire sur la côte Pacifique.

La Commission des droits de l'homme du district a assuré que l'incident était le résultat de «l'usage disproportionné de la force publique, en particulier par les tirs effectués par des agents fédéraux».

La Police fédérale a toutefois nié avoir participé aux affrontements et affirmé que ses agents étaient arrivés sur les lieux après la mort des manifestants.