La Mission d'observation électorale de l'Union européenne au Nicaragua a estimé jeudi que les irrégularités constatées dans le déroulement de la présidentielle du 6 novembre, qui a vu la réélection du président Daniel Ortega, avaient révélé «un grave recul» démocratique.

Les irrégularités du processus électoral «constituent un grave recul dans le caractère démocratique des élections au Nicaragua, et, de l'avis de la mission, elles devraient être corrigées» à l'avenir, a annoncé la mission européenne dans un communiqué transmis à la presse.

Les observateurs de l'UE ont notamment qualifié d'«opaque et arbitraire» la décision du Conseil électoral suprême (CSE) de publier les résultats de façon accélérée, empêchant ainsi les formations politiques de déposer des recours proprement étayés.

La mission, qui avait dépêché une centaine d'observateurs sur le terrain, a également constaté une série de «blocages» et de «difficultés» ayant entravé les activités des représentants de l'opposition au moment du dépouillement.

Le CSE a officiellement proclamé mardi Daniel Ortega vainqueur de la présidentielle du 6 novembre, après avoir rejeté les recours pour fraudes de deux candidats de l'opposition pour «manque de preuves».

Selon le CSE, le président sortant a obtenu 62,4% des voix. Il devance largement deux candidats de droite: Fabio Gadea, crédité de 31% des suffrages, et l'ex-président Arnoldo Aleman (1997-2002) qui n'a convaincu que 5% des électeurs. mm. Gadea et Aleman avaient dénoncé des fraudes dès le soir du scrutin.

Le parti de M. Ortega, le Front sandiniste de libération nationale (FSLN), a également conquis aux législatives organisées simultanément une confortable majorité au Parlement unicaméral, avec 62 sièges de députés obtenus sur 92.

La mission électorale de l'Organisation des États américains (OEA) au Nicaragua avait estimé que de nombreuses irrégularités avaient été commises lors de ces élections tandis que la mission d'observation de l'UE avait dans un premier temps critiqué leur «manque de transparence et de neutralité».