Le ministre uruguayen de la Défense Eleuterio Fernandez Huidobro a affirmé mardi qu'«une campagne politique» avait été lancée contre les Casques bleus en Haïti, au moment où cinq soldats de la paix uruguayens sont accusés de viol sur un jeune Haïtien.

«Je considère qu'il existe une campagne politique, sans minimiser la gravité de ce qui a été perpétré par ces soldats de l'armée nationale», a déclaré M. Fernandez Huidobro à la presse après avoir présenté un rapport sur ces faits présumés de viol devant la Commission de défense de la Chambre des représentants à Montevideo.

«Mais, profitant de ces faits délictueux, une campagne a été lancée pour discréditer les 35 000 hommes et femmes d'Uruguay au sein des missions de paix, qui ont payé de leur vie -30 morts- et sont (parfois) restés mutilés pour le restant de leur vie», a-t-il ajouté.

«Discréditer tout ce monde parce qu'une petite minorité a commis un délit, c'est une campagne inadmissible», a poursuivi M. Fernandez Huidobro, se déclarant certain que des «intérêts économiques et politiques» se cachent derrière cette initiative.

Cinq soldats uruguayens sont au centre d'un scandale qui a éclaté autour de la diffusion sur l'internet début septembre d'images filmées par un téléphone portable semblant les montrer en train de violer un jeune Haïtien de 18 ans.

Ils ont été inculpés en Uruguay par un tribunal militaire pour désobéissance et manquement à leur mission. Un autre Casque bleu, l'officier qui les dirigeait, a lui aussi été placé en détention provisoire.

La révélation de ce scandale avait entraîné plusieurs manifestations en Haïti pour demander le départ des Casques bleus.

Déployée depuis juin 2004 et commandée par le Brésil, la mission de l'ONU pour la stabilisation d'Haïti (MINUSTAH) compte 18 pays contributeurs en effectifs, dont une majorité de pays latino-américains. Après le séisme du 12 janvier 2010, les effectifs de la MINUSTAH étaient passés de 9000 à 12 250.