Le dalaï-lama est arrivé à São Paulo avec un message en faveur de la tolérance, mais aucun haut fonctionnaire brésilien n'a participé aux rencontres avec le chef spirituel des bouddhistes tibétains dont les visites sont suivies de près par la Chine, premier partenaire commercial du Brésil.

«Je suis ici comme l'un des quelque sept milliards d'êtres humains», a déclaré vendredi le dalaï-lama au cours d'une conférence de presse en posant pour les photographes.

Le responsable tibétain, qui vit en exil en Inde, a accepté de répondre à des questions soigneusement choisies, qui n'abordaient pas de thèmes politiques. Il a plaidé en faveur de plus d'harmonie dans le monde sur la base «de l'amour, du pardon et de la tolérance».

«Dans le monde d'aujourd'hui, il y a beaucoup de problèmes que nous créons nous-mêmes. Nous partageons une planète, cette planète bleue, et nous devons respecter nos frères», a-t-il souligné.

La visite de trois jours du dalaï-lama à São Paulo sera marquée samedi par un discours qu'il prononcera dans un stade, en l'absence remarquée des hauts fonctionnaires brésiliens.

Lors de son escale précédente au Mexique, le Prix Nobel de la paix a été reçu par le président mexicain Felipe Calderon au cours d'une «rencontre privée» ce qui a provoqué la colère de Pékin qui veut empêcher toute discussion concernant le contrôle du Tibet par la Chine. Pékin l'a qualifiée d'«ingérence grossière dans les affaires intérieures du gouvernement chinois».

La Chine est devenue en 2009 le premier partenaire commercial du Brésil, détrônant les États-Unis.

Les échanges entre les deux pays ont bondi de 2 300 % au cours des dix dernières années et l'an dernier se sont élevés à 56,4 milliards de dollars.

La Chine, qui est un consommateur avide de minerai de fer et de soja du Brésil, est en train d'investir des millions de dollars dans le secteur pétrolier brésilien.

En échange, elle inonde le marché brésilien de chaussures, de vêtements, de produits électroniques, de voitures et de motos.

Le géant sud-américain a toutefois critiqué la dévaluation de la devise chinoise alors que le real brésilien est poussé à la hausse par les investissements, ce qui rend les exportations et les produits industrialisés brésiliens plus chers.