Un accident impliquant un autobus et deux trains a fait au moins neuf morts et 212 blessées mardi à l'heure de pointe sur un des nombreux passages à niveau de Buenos Aires, selon un bilan provisoire.

L'accident est intervenu peu avant 7h, heure locale (6h, heure de Montréal) sur la ligne Sarmiento, qui relie la gare de Once, au centre de Buenos Aires, à la banlieue ouest.

«Un train, qui quittait la gare de Flores en provenance de Once, a percuté un autobus de la ligne 92, l'a traîné jusqu'à ce qu'il s'écrase contre le quai», a expliqué un porte-parole de la régie ferroviaire Trenes de Buenos Aires, Gustavo Gago.

«Ce train a alors déraillé, avant d'être percuté à son tour par un autre train qui arrivait en gare de Flores», a-t-il ajouté.

Neuf personnes sont décédées, dont deux qui avaient été transportées à l'Hôpital Durand, dans la capitale, a déclaré un porte-parole de la police sur les lieux de l'accident.

«Le SAME (Service médical métropolitain) a transporté 214 personnes dans 13 hôpitaux de Buenos Aires», a déclaré le ministère de la Santé dans un communiqué.

«Il y a entre une vingtaine et une trentaine de blessés graves», a précisé de son côté le responsable du SAME, Alberto Crescenti.

Dans un premier temps, le chef des pompiers, Omar Bravo, avait fait état d'un bilan de six morts et d'«au moins 100» personnes blessées et hospitalisées.

«Les personnes décédées sont toutes des passagers de l'autobus, sauf une sur laquelle on a un doute», a précisé par ailleurs le secrétaire aux Transports, Juan Pablo Schiavi.

Les services de secours ont dégagé deux personnes qui avaient «les membres inférieurs encastrés», dont le conducteur de l'un des trains, qui n'a été libéré qu'au bout de deux heures, selon le chef des pompiers.

Les pompiers «ont secouru des gens dans l'autobus, dans le train, sur les quais» et ont même pu sauver un bébé de deux ans, a-t-il poursuivi.

Les hôpitaux de la capitale fortement sollicités se sont déclarés en «alerte rouge», selon le commissaire Fernando Sostre, porte-parole de la police fédérale.

«J'ai entendu un bruit assourdissant et j'ai vu l'autobus encastré dans le train», a raconté à l'AFP un marchand des journaux, Lucas Sanz, 31 ans, qui travaille à 10 mètres du lieu de l'accident.

«Les gens pris de panique ont commencé à sortir des voitures. Ils allaient dans toutes les directions», a-t-il ajouté. «La police est arrivée rapidement et a commencé à prendre en charge cette foule qui arrivait par vagues».

L'autobus aurait traversé le passage à niveau en contournant la barrière de sécurité déjà abaissée, selon M. Gago. Cette version n'avait pas encore été confirmée par la police.

L'accident s'est produit alors que doivent débuter d'importants travaux destinés à réduire au maximum les nombreux passages à niveau dans la capitale, qui aggravent les problèmes de circulation, a souligné M. Schiavi.

La seule ligne de chemin de fer Sarmiento compte 51 passages à niveau, dont 20 dans le Buenos Aires intra-muros.

Cette ligne est empruntée chaque année par environ 130 millions de personnes.

«C'est l'un des accidents les plus graves des dernières années», a affirmé le commissaire Bravo.

En février, quatre personnes avaient péri et 120 avaient été blessées dans la collision de deux trains de voyageurs à Junin, à 230 km au nord de Buenos Aires.

En mars 2008, 18 personnes avaient trouvé la mort et 47 avaient été blessées lorsqu'un autocar avait été percuté par un train à Dolores, une ville située à 212 km au sud de Buenos Aires.

L'accident de train le plus meurtrier de l'histoire argentine avait fait 200 morts en 1970 dans la banlieue nord-ouest de Buenos Aires.