Cinq membres présumés du groupe criminel des «Zetas» ont été arrêtés pour avoir participé à l'incendie d'un casino de Monterrey (dans le nord du Mexique) ayant fait 52 victimes, dont 42 femmes, a annoncé lundi le gouverneur de l'État du Nuevo Leon, Rodrigo Medina.

Selon le procureur de l'État, Adrian de la Garza, les cinq personnes arrêtées ont toutes reconnu leur participation à l'incendie du Casino Royale situé à l'ouest de Monterrey, troisième ville du Mexique.

«Tous ont confessé appartenir au groupe criminel des ¨Zetas¨», a ajouté le gouverneur lors d'une conférence de presse.

La police a arrêté dimanche un adolescent conduisant un voiture volée à Escobedo, une municipalité proche de Monterrey. Le jeune homme a reconnu sa participation à l'attaque du Casino Royale et a donné des informations qui ont permis la capture de quatre de ses complices.

Jeudi après-midi, une dizaine d'hommes armés, arrivés dans quatre véhicules, avaient mis le feu au casino après y avoir répandu du liquide inflammable, au cours d'une opération éclair de 2 minutes 30.

Lundi, les services du procureur du Nuevo Leon ont publié la liste nominale de toutes les victimes, faisant apparaître que sur les 52 morts, 42 sont des femmes. Sept corps carbonisés étaient méconnaissables et ont dû être soumis à des tests ADN.

On compte également 10 blessés, dont 3 sont encore hospitalisés dans un état stable.

Selon le gouverneur, le mobile de l'attentat a probablement été un racket à l'encontre des propriétaire de l'établissement. Il a assuré que les autorités judiciaires détenaient les preuves de l'implication des personnes arrêtées dans le crime.

Les auteurs de l'attaque ont été qualifiés de «véritables terroristes», par le président mexicain Felipe Calderon, qui avait décrété trois jours de deuil national.

Ce crime avait choqué au-delà des frontières et avait notamment été dénoncé par les États-Unis et la France.

Le gouvernement a envoyé dans le Nuevo Leon 3000 éléments supplémentaires des forces de sécurité, policiers fédéraux et militaires.

Dimanche, plus de 2000 personnes ont manifesté à Monterrey pour exiger la fin de la violence, en forte recrudescence ces dernières années autour de cette ville industrielle et universitaire.

Selon les autorités, la montée de la violence dans la région est la conséquence de l'affrontement forcené qui oppose le cartel du Golfe et «Los Zetas», son ancien bras armé formé d'anciens militaires d'élite de l'armée mexicaine.

Depuis deux ans, les méthodes brutales des «Zetas» sèment la terreur dans tout le nord du Mexique, et le groupe a établi des ramifications dans une vingtaine d'États du pays, ainsi que dans plusieurs pays latino-américains.

Pour financer leur guerre contre leurs anciens alliés, outre le trafic de drogue, les Zetas se sont spécialisés dans les assassinats, les enlèvements, les activités d'extorsion ou le trafic de carburant volé.

Depuis le lancement de l'offensive militaire lancée par le gouvernement du président Calderon en décembre 2006, on compte plus de 41 000 morts liés aux combats entre cartels ou aux affrontements entre les groupes criminels et les forces de sécurité, mais incluant également un nombre indéterminé de victimes civiles «collatérales».