Le maintien de Cuba sur la liste américaine des pays soutenant le terrorisme démontre «l'incohérence des arguments» de Washington, a jugé vendredi un média officiel cubain, en accusant les États-Unis de «mentir» et de chercher à «tromper» le monde.

«La nouvelle est éculée: depuis 1982, le département d'Etat américain inclut l'île sur sa liste noire annuelle, et chaque année grossissent les incohérences de ses arguments», affirme un article du site Cubadebate (www.cubadebate.cu).

«Cuba a été désigné en tant que pays soutenant le terrorisme en 1982 et bien qu'il ait maintenu une position publique contre le terrorisme et son financement en 2010, il n'y a aucune preuve qu'il ait coupé les liens» avec des groupes que Washington qualifie de terroristes, indique le rapport du département d'État publié jeudi.

Washington «a recours pour la énième fois aux vieux arguments indémontrables» affirmant que Cuba soutient les FARC (Colombie) et ETA (Basques) avant d'«énoncer des faits qui prouvent seulement le sérieux avec lequel l'île affronte le fléau» du terrorisme, estime Cubadebate.

Le site rappelle un câble diplomatique révélé par WikiLeaks daté de septembre 2009 dans lequel le chef de la Section d'intérêts américaine à Cuba Jonathan Farrar écrit que la sous-secrétaire d'État du département d'Etat Bisa Williams, alors en visite à Cuba, avait estimé que Cuba «pourrait être sortie de la liste».

«Ni Farrar, ni Bisa Williams, ni aucune personne saine d'esprit ne pourrait inclure Cuba (...) dans la liste des pays sponsorisant le terrorisme», affirme Cubadebate qui conclut sur une question: «qui les Etats-Unis cherchent-ils à tromper?».

Les pays placés par Washington sur cette liste noire (Cuba, Iran, Soudan et Syrie) ne peuvent notamment recevoir aucune aide économique des États-Unis, ni bénéficier d'avantages commerciaux ou de traités financiers.