Tous les policiers d'une petite ville du nord du Mexique ont démissionné, jeudi, après une série d'attaques qui ont tué un chef de police et cinq policiers au cours des trois derniers mois, ont annoncé les autorités.

La démission des 20 policiers d'Ascension laisse les 13 000 résidants de la ville sans services policiers, a indiqué le procureur en chef de l'État de Chihuahua, Carlos Manuel Salas. Des policiers fédéraux et de l'État sont arrivés dans la ville pour prendre la sécurité en charge, a-t-il précisé.

La démission en bloc des policiers semble être liée à une attaque armée qui a coûté la vie à trois de leurs collègues mardi, selon M. Salas.

Mais ce n'était pas la première attaque meurtrière contre le département de police de la ville cette année.

À la mi-mai, le chef de la police d'Ascension, Manuel Martinez, qui n'était en poste que depuis sept mois, a été retrouvé mort avec deux autres policiers sur une autoroute située près de la ville. Les trois policiers avaient été enlevés un jour avant que les autorités ne découvrent leurs corps criblés de balles sur le siège arrière d'une voiture.

La force de police d'Ascension est relativement nouvelle. Des résidants en colère avaient forcé les autorités à remplacer tous les policiers de la ville en septembre dernier, après le lynchage de deux adolescents soupçonnés d'avoir enlevé une jeune fille dans un restaurant. Les résidants estimaient que les policiers étaient complices des gangs de narcotrafiquants.

Le chef Martinez et sa nouvelle force de police avaient affirmé vouloir mettre fin aux enlèvements et à l'extorsion qui terrorisaient les résidants de la ville.

La nouvelle police d'Ascension avait installé une caméra télescopique rotative sur la place centrale de la ville, ce qui permettait aux policiers de surveiller toute la localité.

Les résidants avaient aussi aidé la police à creuser un large fossé autour de la ville pour empêcher les criminels de s'enfuir par des routes secondaires.

Ascension est située tout près de Ciudad Juárez, l'une des villes les plus violentes du Mexique, à la frontière avec les États-Unis. L'État de Chihuahua détient le triste record du plus grand nombre de meurtres attribués au crime organisé et aux trafiquants de drogue depuis que le gouvernement a lancé son offensive contre les cartels, en décembre 2006.