Le poète Javier Sicilia, leader du Mouvement pour la paix et la justice, a demandé jeudi aux parlementaires mexicains d'adopter une réforme politique permettant une candidature indépendante à l'élection présidentielle de 2012, tout en écartant l'hypothèse de sa propre candidature.

«Nous demandons une réforme politique parce que nous croyons en la nécessité d'un candidat d'unité nationale», a dit Sicilia lors d'une conférence de presse. Le poète et journaliste avait lancé en mars un mouvement national de protestation contre la violence après l'assassinat de son fils, ainsi que six autres personnes, par des narcotrafiquants.

Le mouvement comprenant notamment des proches victimes de la lutte qui se livre au Mexique contre la délinquance organisée s'était réuni auparavant avec les membres du Parlement.

«Vous n'écoutez pas le coeur de la Patrie, vous prétendez séquestrer les aspirations démocratiques», a-t-il déclaré aux parlementaires.

Le mouvement de Sicilia affirme qu'une réforme électorale peut s'appliquer dès les prochaines élections.

La loi mexicaine actuelle prévoit que les candidats aux élections doivent obligatoirement être présentés par des partis politiques. Mais Emilio Alvarez de Icaza, membre du mouvement et ancien ombudsman de la ville de Mexico a assuré que cette modification était possible. «Il est nécessaire de rompre le monopole des partis politiques», a-t-il dit.

«Pour la première fois, rendez des comptes à la nation et à l'histoire et dites si vous optez pour la paix ou pour la guerre», a dit Sicilia, qui conteste la stratégie actuelle du gouvernement contre les narcotrafiquants.

Le gouvernement du président Felipe Calderon a lancé en 2006 une offensive contre les narcotrafiquants appuyée par 50 000 militaires.

La violence liée au trafic de drogue a depuis cette date provoqué la mort de plus de 41 000 personnes.