Douze anciens policiers équatoriens d'une unité d'élite ont été déclarés coupables de l'arrestation extrajudiciaire de quatre personnes et d'actes de torture ayant entraîné la mort de l'une d'elles en 2009, a annoncé mercredi le tribunal.

Quatre des accusés ont été déclarés responsables et les autres complices de ces faits intervenus le 30 septembre 2009 à Quito, indique le jugement du IVe Tribunal pénal de la province de Pichincha (centre), qui annoncera les peines infligées aux coupables dans les prochains jours.

Selon l'acte d'accusation, quatre membres d'une même famille ont été arrêtés sans raison officielle sur la base d'une suspicion de vol avant d'être torturés dans un poste de police de la capitale.

La procureure Silvia Sanchez a assuré que Georgi Cedeno, beau-père des autres détenus, est mort par asphyxie lors d'une séance de torture avant que son corps de disparaisse.

À l'époque des faits, les policiers faisaient partie du Groupe d'appui opérationnel (GAO), une unité de la police chargée du crime organisé créée en 1996 et dissoute en 2009 après avoir été associée à un grand nombre de cas de mauvais traitements, de torture et d'exécutions extrajudiciaires, selon l'ONG locale Commission oecuménique des droits de l'Homme (Cedhu), affiliée à la FIDH.

En octobre, le président équatorien Rafael Correa avait accusé des policiers en instance de jugement d'avoir initié - avec la complicité de ses opposants - un soulèvement des forces de police qui s'est soldé par dix morts et 274 blessés.

Lors de ces événements, des milliers de policiers avaient retenu «contre sa volonté» dans un hôpital de la police le président Correa, qui avait dénoncé un «coup d'État».

Une cinquantaine de policiers et de civils sont poursuivis pour leur implication présumée dans ces événements.