Le quotidien officiel cubain Granma a accusé vendredi les fonctionnaires de pratiquer l'«obstruction» sur l'information, obligeant ainsi la presse cubaine à publier des articles «ennuyeux, improvisés et superficiels».

«On a l'impression qu'ils (les fonctionnaires) sont là pour torpiller le flux d'information», affirme un article du quotidien du Parti communiste de Cuba (PCC) intitulé «le droit à l'information».

Cette rare attaque contre le «culte du secret» par le principal quotidien officiel cubain fait suite à une sévère critique de la presse par le président Raul Castro lui-même, qui avait dénoncé «les excès de la culture du secret» dans les médias lors du dernier congrès du PCC en avril.

Depuis de longues années, l'accès à l'information a constitué une des revendications des journalistes de la presse cubaine, totalement contrôlée par l'État. Le manque d'accès est encore plus criant pour la presse étrangère.

La collecte de l'information se heurte à d'«innombrables et illogiques écueils, dans des domaines très éloignés des secrets d'État, qui doivent évidemment être traités de manière différente», explique Granma.

«Pourquoi faut-il demander l'autorisation d'un vice-ministre pour obtenir une entrevue avec un écolier?», demande le journal qui dénonce le fait que «le quotidien officiel du Parti ne peut pas faire de photos à l'entrée d'une école parce qu'on lui demande une autorisation ministérielle».

«Quel secret d'État peut divulguer un reportage sur le rechapage des pneus? Pourquoi une entreprise publique peut-elle décider de la pertinence de donner à la presse des informations sur le programme de motorisation des véhicules?», poursuit Granma.

L'information, affirme Granma, est «un droit du peuple», entériné par la Constitution et le PCC, parti unique au pouvoir à tous les échelons de la société.

«Malheureusement, beaucoup de militants (du PCC) sont les premiers à ne pas répondre à l'essence» des résolutions du PCC qui appelaient en 2007 les dirigeants à offrir à la presse une information «de manière responsable» afin d'«accroître l'efficacité informative des médias», regrette Granma

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