Le président péruvien Alan Garcia a annoncé lundi que le Pérou allait poursuivre la ville de Göteborg, dans le sud de la Suède, pour appropriation illicite de cent textiles de la culture précolombienne Paracas datant d'il y a plus de 2000 ans.

«À partir d'aujourd'hui, nous allons commencer l'action pénale contre la municipalité de Göteborg, en Suède, parce qu'elle est complice du vol de plus de cent tissus de la culture Paracas», a dit le chef de l'État au cours d'une cérémonie au ministère des Affaires étrangères.

Les textiles Paracas sont considérés parmi les plus beaux du monde, en raison de leur variété chromatique. La culture Paracas s'est épanouie sur la côté sud du Pérou actuel, des années -100 à 200 après Jésus-Christ. Mais elle n'a été découverte que dans les années 1920.

Les textiles se trouveraient au musée de la Culture de Göteborg dépendant de la municipalité de Göteborg.

«Nous avons le droit de les poursuivre pénalement et au niveau international, pour qu'Interpol (organisation policière internationale) procède à l'arrestation de toute personne qui se rend complice de la déprédation et du pillage d'une civilisation», a déclaré le président péruvien.

«Nous allons y parvenir comme (cela est arrivé) avec le Machu Picchu», a dit M. Garcia en allusion à un accord trouvé en 2010 avec l'Université américaine de Yale pour la restitution de centaines de pièces archéologiques emportées de la citadelle inca par l'aventurier Hiram Bingham il y a un siècle.

En tout, 366 pièces ont été restituées au Pérou en mars.

Selon le site internet du musée de la Culture mondiale de Götenborg, celui-ci «gère une collection de textiles appelée Collection Paracas, qui a été trouvée début 1900 au Pérou».

La ville possède formellement 89 de ces textiles, exposés depuis 2008 et sous sa surveillance, selon le site internet des autorités de la municipalité de Götenborg.

En mai 2010, la Suède a restitué au Pérou 33 fragments de textiles de cultures précolombiennes de la côte centrale et sud du Pérou actuel.

Le Pérou est le pays d'Amérique latine le plus touché par le trafic et le vol de biens patrimoniaux, suivis par la Bolivie et le Mexique, selon la section péruvienne d'Interpol.