Le parquet colombien a ouvert une enquête sur l'ex-otage des Farc Sigifredo Lopez après une plainte faisant état du financement de sa campagne électorale en 2010 par la guérilla et un autre groupe armé, a affirmé mardi une chaîne de télévision, démentie immédiatement par Lopez.

Selon la chaîne RCN, le parquet a ouvert une enquête préliminaire sur l'ex-député départemental, qui fut otage de la guérilla des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc, marxiste) entre 2002 et 2009, après avoir reçu une dénonciation faisant état de contributions de la guérilla à sa campagne pour le Sénat, en 2010.

La plainte indique qu'il aurait également été soutenu par la bande armée des «Rastrojos», en partie composée d'ex-paramilitaires d'extrême droite démobilisés.

Le dénonciateur assure disposer de témoignages et de preuves matérielles.

Son détracteur affirme enfin que Lopez, qui envisage d'être candidat à la mairie de Cali (500 km au sud-ouest de Bogota) pour le Parti libéral (centre gauche) lors d'élections municipales en octobre a en outre obtenu des résultats très favorables en 2010 dans des municipalités où la guérilla est encore influente.

L'ex-otage, outré, a assuré que toutes les voix qu'il a obtenues dans ces localités marquaient le soutien de «citoyens honnêtes».

«J'ai été victime de l'abominable délit d'enlèvement pendant plus de sept ans et personne ne peut désormais tenter de me présenter comme un bourreau», a-t-il déclaré dans un communiqué où il dénonce une manoeuvre pour torpiller sa candidature à la mairie de Cali.

Lopez faisait partie d'un groupe de 12 députés locaux enlevés collectivement en plein centre de Cali. Il est le seul survivant du groupe. Les 11 autres avaient été tués par leurs geôliers qui avaient cru à une attaque de l'armée, le 18 juin 2007.

La guérilla des Farc, fondée en 1964, est encore active sur près de la moitié du territoire colombien. Elle disposerait de 8 000 combattants, selon le ministère de la Défense et a toujours recours à l'enlèvement.