La police mexicaine a découvert mardi 513 immigrants clandestins cachés à bord de deux camions dans le Chiapas, État frontalier du sud-est du Mexique, a annoncé le Parquet local évoquant un chiffre d'une ampleur sans précédent.

Mardi matin, des policiers du Chiapas ont «sauvé un groupe de 513 immigrants» d'origine latino-américaine et asiatique, «qui voyageaient dans des conditions inhumaines à bord de deux poids lourds à destination des États-Unis», selon un communiqué du ministère public.

«Il s'agit de la plus grande opération de sauvetage d'immigrants voyageant dans des conditions inhumaines» au Mexique, a déclaré à l'AFP un porte-parole du ministère public.

Dans leur grande majorité (410), les immigrants provenaient du Guatemala, les autres du Salvador, du Honduras, de la République dominicaine, de l'Équateur, du Népal, de l'Inde et du Japon.

La police a arrêté les camions à l'une des entrées de Tuxtla Gutierrez, la capitale de l'État du Chiapas, situé à la frontière avec le Guatemala, a précisé le Parquet.

Selon les premières indications, chaque immigrant avait payé quelque 7000 dollars pour être embarqué et mené à la frontière américaine.

Les chauffeurs des deux camions, tous deux de nationalité mexicaine, ont tenté de prendre la fuite quand la police a arrêté leurs véhicules. Ils ont été rattrapés et placés en détention.

Selon des estimations officielles, quelque 500 000 personnes, en majorité en provenance d'Amérique centrale, tentent chaque année de traverser le Mexique pour gagner les États-Unis.

Cette traversée est hautement périlleuse en raison des vols, des enlèvements, des rackets et des assassinats dont sont victimes les migrants. Ces crimes sont commis par des groupes criminels, parfois avec la complicité de certains policiers ou de membres des autorités migratoires, selon des  organisations de défense des droits de l'homme.

Des groupes de narcotrafiquants, comme les redoutables Zetas, dirigés par d'anciens militaires d'élite du Mexique et du Guatemala, se sont spécialisés dans le racket et les enlèvements comme source supplémentaire de revenus.

En août, 72 immigrants avaient été retrouvés assassinés, les mains liées dans le dos, dans un ranch de San Fernando, dans l'État du Tamaulipas, à 160 km de la frontière avec les États-Unis, un massacre attribué aux Zetas.

La commission nationale des droits de l'homme, organisme d'État mexicain, a enregistré 11 333 enlèvements d'immigrants entre avril et septembre 2010. Dans 9% des cas, les victimes ont indiqué avoir été attaquées par des éléments des forces de l'ordre du Mexique ou avec leur complicité.

La semaine dernière, l'Institut national de la migration (INM) a destitué plusieurs de ses responsables locaux et indiqué qu'une enquête était en cours à l'encontre de 40 autres fonctionnaires.