Le président américain Barack Obama a déclaré vendredi qu'il faudrait des «changements substantiels» à Cuba pour que les États-Unis entretiennent des relations normales avec l'île communiste, dans une interview accordée à une chaîne de télévision en espagnol diffusée à Cuba.

«Pour que nous entretenions le même type de relations normales que nous avons avec d'autres pays, il faut que nous assistions à des changements substantiels de la part du gouvernement cubain et pour l'instant ce n'est pas arrivé», a déclaré Barack Obama.

«Je saluerais un changement réel de la part du gouvernement de Cuba», a-t-il ajouté, écartant l'idée que les récentes réformes annoncées par La Havane puissent être considérées comme susceptibles de conduire à un changement de direction du régime.

Dans cette interview diffusée vendredi par la chaîne Univision, basée à Miami, le président américain assure que les États-Unis appuient toutes les actions qui tendent à donner plus de liberté et de développement économique aux Cubains qui «souffrent des conséquences de l'oppression du régime».

À propos de la mort de l'opposant cubain Juan Soto, décédé dimanche dans un hôpital de Santa Clara, à 300 km à l'est de La Havane, trois jours après avoir été arrêté durant quelques heures par la police, Barack Obama a dit: «D'abord, il n'aurait pas dû être arrêté».

«La vérité c'est qu'on ne tolère toujours pas là-bas d'opposition politique et qu'il y a des prisonniers politiques qui auraient dû être libérés depuis longtemps et qui, avant cela, n'auraient pas dû être détenus», a déclaré le président américain.

L'arrivée de Barack Obama à la Maison-Blanche avait soulevé l'espoir qu'un nouveau chapitre s'ouvre dans les relations tumultueuses des deux côtés du détroit de Floride mais, en deux ans, peu de progrès ont été accomplis.

Les États-Unis tiennent toujours le même discours: l'embargo en place depuis 50 ans ne saurait être levé sans une réelle ouverture démocratique.

L'administration américaine a néanmoins fait quelques petits pas: rompant avec son prédécesseur George W. Bush, M. Obama a levé les restrictions sur les voyages des Cubano-Américains vers l'île et facilité les transferts d'argent vers Cuba.