Les prisonniers de la maison d'arrêt vénézuélienne El Rodeo II retiennent le directeur et 21 employés de cette prison située dans l'État de Miranda (nord), pour réclamer des soins médicaux face à une épidémie de tuberculose, ont indiqué jeudi les autorités.

«Depuis hier (mercredi) une situation plutôt irrégulière s'est présentée (...) des personnes se trouvent retenues contre leur volonté par des détenus», a dit le vice-ministre de la Politique intérieure, Edwin Rojas, à la presse locale.

Le responsable a ajouté que les prisonniers retenaient 22 personnes qui font partie de l'équipe administrative de Rodeo II. Parmi eux figurent le directeur de la maison d'arrêt, des travailleurs sociaux et des psychologues.

Selon les détenus, une épidémie de tuberculose ayant fait «plusieurs morts» sévit dans la prison et ils ne reçoivent pas de soins.

«Le personnel administratif sait depuis plusieurs mois que dans la prison il y a une épidémie de tuberculose (...) et ils l'ont occulté sans prendre en compte notre santé», ont dit les détenus dans une lettre lue aux médias locaux.

Les détenus demandent à subir des examens.

Le vice-ministre a lancé un appel aux prisonniers pour qu'ils libèrent les otages et dialoguent avec les autorités.

La prison de Rodeo II accueille 1200 détenus.

Au Venezuela, un des pays les plus violents d'Amérique du Sud, 44 500 détenus peuplent les prisons, alors que selon des organisations humanitaires la capacité ne dépasse pas 15 000.

Plus de 300 prisonniers meurent chaque année dans les prisons vénézuéliennes en raison de la violence et des mauvaises conditions d'emprisonnement, selon ces organisations.