Un otage de la guérilla des Farc enlevé en décembre a été libéré dimanche, mais deux autres, enlevés en 2008 et 2007 n'ont pu l'être comme prévu, a annoncé le CICR en espérant qu'ils pourraient tout de même «rapidement» recouvrer la liberté.

«Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) annonce que le policier Carlos Alberto Ocampo a été libéré par les FARC-EP dans une région rurale du département de Tolima», dans le centre de la Colombie, lit-on dans un communiqué de cet organisme.

Toutefois, précise-t-on de même source, «la remise du capitaine de la police Guillermo Solorzano et du caporal de l'armée Salin Antonio Sanmiguel Valderrama n'a pas été possible».

Un porte-parole du CICR interrogé par l'AFP a pour sa part précisé que le report n'était pas lié à un changement de position de la guérilla des Farc sur ces libérations attendues, sans donner plus de précisions sur les raisons du report.

«C'est un moment difficile pour les proches qui attendaient leurs êtres chers, nous espérons que la mission humanitaire (pour les récupérer) pourra intervenir rapidement pour qu'ils puissent se retrouver», a déclaré le chef du CICR en Colombie, Christophe Beney.

Les trois hommes devaient être récupérés par une mission humanitaire partie dimanche matin d'Ibague (200 km à l'ouest de Bogota) à bord d'un hélicoptère mis à sa disposition par le Brésil, vers les destinations tenues secrètes où ils allaient être libérés.

Le caporal Salin Sanmiguel, enlevé le 23 mai 2008, et âgé de 25 ans, devait retrouver notamment sa femme et sa fille.

Le major de police Guillermo Solorzano, 34 ans, enlevé le 4 juin 2007, était lui attendu par sa mère, trois frères, son épouse et sa fille à Bogota.

La guérilla des Farc (Forces armées révolutionnaires de Colombie, marxistes) s'était engagée le 8 décembre à les libérer ainsi que trois autres otages qui ont retrouvé la liberté depuis mercredi.

Piedad Cordoba, médiatrice dans ce processus, a en outre annoncé samedi la libération de Carlos Ocampo, qui n'était pas prévue.

La guérilla détient au moins 18 policiers et militaires qu'elle présente comme des «prisonniers politiques», échangeables uniquement contre ses combattants incarcérés.

En annonçant la libération de ces hommes, elle était revenue sur sa décision de ne plus libérer d'otages sans contrepartie.

Piedad Cordoba, dont les bons offices ont déjà facilité la libération de 18 otages depuis 2008, en incluant le policier Ocampo, a déclaré à plusieurs reprises qu'elle croyait possible la remise en liberté de l'ensemble de ces «prisonniers» avant juillet.

Dans un entretien publié dimanche par le quotidien El Tiempo, elle demande au président colombien, Juan Manuel Santos, de l'autoriser à parler avec les guérillas des Farc et de l'ELN (Armée de libération nationale, guévariste), en vue de favoriser un dialogue de paix avec ces organisations, et assure qu'un «événement important» va se produire en ce sens.

«La seule chose que je souhaite est que le président m'autorise à parler avec les guérillas. S'il le fait, je vous garantis qu'il y aura des résultats», a déclaré Piedad Cordoba.

Ces remises en liberté interviennent aussi alors que, selon le journal El Espectador, des «messages ont été échangés» entre le gouvernement et la guérilla sur la possibilité d'«entretiens» à l'étranger.

Juan Manuel Santos a cependant réitéré cette semaine que les conditions d'un dialogue restaient inchangées, passant par la libération de l'ensemble des otages, le renoncement au terrorisme, au recrutement de mineurs et au trafic de drogue.

La guérilla des Farc, fondée en 1964, détient aussi un nombre indéterminé de civils.