L'ex-président haïtien Jean-Bertrand Aristide, en exil en Afrique du Sud depuis 2004, compte retourner en Haïti «très bientôt», dans les prochains jours, une fois qu'il aura reçu le passeport que les autorités lui ont délivré, a déclaré à l'AFP mercredi son avocat Ira Kurzban.                

Une fois que M. Aristide aura obtenu son passeport, il se rendra en Haïti, a expliqué Me Kurzban, dont le cabinet se trouve à Miami.

«Je suis certain que c'est ce qu'il va faire», a dit Ira Kurzban.

«Il va essayer de rentrer le plus vite possible. Cela va avoir lieu très bientôt», a-t-il ajouté, disant son «espoir» que M. Aristide prenne un vol pour Port-au-Prince dans les prochains jours.

Le nouveau passeport de l'ancien président a été remis à M. Kurzban mardi.

M. Aristide se trouve en Afrique du Sud et son avocat a dit ignorer comment il comptait lui faire parvenir le document.

Dans un communiqué diffusé mi-janvier, M. Aristide avait expliqué vouloir rentrer au pays pour des raisons médicales et aussi «pour contribuer à servir (ses) frères et soeurs haïtiens en tant que simple citoyen dans le domaine de l'éducation».

Jean-Bertrand Aristide, 57 ans, ancien opposant à la dictature duvaliériste (1957-86) et prêtre partisan de la «théologie de la libération», a été élu une première fois à la tête du pays en 1990, avant d'être chassé du pays huit mois plus tard par un coup d'Etat militaire.

Revenu à la tête de l'État en octobre 1994, grâce à une intervention militaire des États-Unis, il termine son mandat en 1996, laissant le pouvoir à son dauphin, l'actuel président René Préval.

L'ancien prêtre des bidonvilles, relevé de ses voeux par une dispense vaticane pour pouvoir se marier, est réélu en novembre 2000. Mais il est contraint à l'exil en février 2004, sous la menace d'une insurrection armée conjuguée à des pressions internationales, notamment des États-Unis et de la France, qui lui reprochent son incompétence.