L'ancien président mexicain Vicente Fox a accusé mardi le chef de l'État vénézuélien, Hugo Chavez, de faciliter le trafic de drogue vers le nord du continent et de contribuer ainsi indirectement à la forte criminalité au Mexique, attribuée en grande partie aux narcotrafiquants.

L'ancien chef de l'État mexicain (2000-2006) a expliqué les difficultés de la lutte contre le trafic de drogue dans son pays par le maintien d'un niveau élevé de production de stupéfiants en Amérique du Sud, où sont concentrés les trois principaux producteurs mondiaux de cocaïne (Colombie, Pérou, Bolivie).

«Je fais référence à la Colombie, qui continue à produire énormément de drogue et au Venezuela, qui continue à faciliter le trafic de drogue», a lancé Fox, lors d'un colloque universitaire à Santiago, dans le nord de la République dominicaine.

La Colombie est le premier producteur mondial de cocaïne, avec quelque 410 tonnes produites en 2009, selon l'ONU. De grandes quantités de cette drogue transitent par le Venezuela, avec qui elle partage 2200 km de frontières pour être exportée vers les États-Unis et l'Europe, via l'Afrique.

«Il semble qu'il y ait une association entre Hugo Chavez et la question des cartels et de la drogue», a insisté l'ancien président mexicain, sans détailler ses accusations.

Fox, issu de la droite conservatrice, a eu de nombreux accrochages avec le dirigeant vénézuélien, chef de file de la gauche radicale régionale, au cours de son mandat. Les relations diplomatiques entre les deux pays avaient même été réduites, à l'époque, au niveau des chargés d'affaires.

Au Mexique, la guerre des cartels pour le contrôle du marché local et du trafic vers les États-Unis, premier consommateur mondial de cocaïne, a fait 34 600 morts entre réglements de compte et affrontements avec l'armée depuis l'arrivée au pouvoir du successeur de Fox, Felipe Calderon, fin 2006.