Le président hondurien a déclaré samedi que le leader évincé Manuel Zelaya lui avait déjà directement dit qu'il désirait garder le pouvoir, malgré une interdiction constitutionnelle de se représenter à une élection. Il s'agit de la même ambition qu'ont avancée les opposants pour justifier le coup d'État qui a renversé M. Zelaya.

Dans une entrevue accordée à Radio Globo, une station de radio de l'opposition,  l'actuel président Porfirio Lobo a indiqué que M. Zelaya lui avait demandé de laisser tomber sa campagne présidentielle, sans toutefois préciser ce que l'ancien président lui aurait offert en retour.

Selon le souvenir que garde le président Lobo d'une conversation survenue en mars 2009, trois mois avant le coup d'État, Manuel Zelaya aurait fait remarquer que l'adversaire de M. Lobo menait par 15 points dans les sondages. M. Zelaya aurait alors parlé de son désir d'être réélu.

Le président Lobo soutient avoir émis une fin de non-recevoir aux ambitions de M. Zelaya. Il a finalement remporté le scrutin de novembre 2009, qui était déjà prévu avant le coup d'État.

Manuel Zelaya a été écarté du pouvoir en juin 2009 après avoir ignoré un ordre de la cour lui demandant d'annuler un référendum pour modifier la constitution. Plusieurs ont soupçonné que cette consultation visait à lui donner l'occasion de se représenter pour un second mandat, ce qu'il a toujours nié.

M. Zelaya, qui est actuellement en exil en République Dominicaine, n'a pas répondu à une demande d'entrevue, samedi.

L'homme affirme vouloir retourner au Honduras, mais veut tout d'abord que les mandats d'arrêt contre lui soient annulés. M. Zelaya est accusé de fraude, d'usurpation des pouvoirs et de falsification de documents, des accusations qu'il qualifie de politiques.

Le président Lobo a fait savoir, le mois dernier, qu'il travaillait avec des avocats pour trouver un moyen afin que M. Zelaya soit mené devant la justice sans être placé sous les verrous.