L'ancien dictateur haïtien Jean-Claude Duvalier est interdit de quitter le pays, a appris l'AFP de source judiciaire. Duvalier avait plus tôt fait savoir par l'intetrmédiaire d'un de ses avocats qu'il resterait en Haïti afin de se défendre des accusations dont il fait l'objet, quatre jours après le retour surprise de Bébé Doc à Port-au-Prince.

«Nous voulons répondre à toutes les réquisitions de la justice. Parce que nous voulons être blanchis», a déclaré Me Reynold Georges à l'AFP, après un entretien avec son client à l'hôtel Karibe où M. Duvalier est descendu depuis son retour en Haïti dimanche après 25 ans d'exil en France.

M. Duvalier a quitté le Karibe en milieu de journée jeudi. Il devait se rendre dans une résidence privée dans le quartier de la Montagne noire, a indiqué un policier à l'AFP.

«Il a quitté l'hôtel mais il ne quittera pas le pays», a déclaré un autre policier.

M. Duvalier n'a pas l'intention de quitter Haïti «bientôt», a déclaré de son côté Me Georges, précisant que rien ne lui interdisait de quitter le pays.

L'ancien dictateur a été inculpé mardi de corruption, de détournements de fonds publics et d'association de malfaiteurs, commis sous sa présidence (1971-86).

Quatre plaintes pour crimes contre l'humanité ont en outre été déposées mercredi. La journaliste Michèle Montas, ancienne porte-parole du secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon, a annoncé avoir porté plainte pour «séquestration arbitraire, exil, destruction de biens privés, torture physique et morale, violation des droits civils et politiques» sous le régime Duvalier.

M. Duvalier est tenu responsable par des organisations internationales de défense des droits de l'homme de la mort de milliers d'opposants.