Le cartel de Sinaloa va devenir l'organisation dominante des narcotraficants au Mexique en 2011, selon un rapport de Stratfor, organisme privé américain d'experts du renseignement.

La violence sans précédent enregistrée au Mexique en 2010 a été le résultat de la guerre sans merci entre les Zetas et la Nouvelle Fédération, alliance de deux groupes de narcotraficants avec le cartel de Sinaloa (État de la côte pacifique), selon le rapport publié cette semaine au Mexique.

D'après Stratfor, 2010 a connu une hausse de 60 à 70% des homicides. Depuis décembre 2006, date à laquelle le gouvernement de Felipe Calderon a lancé une offensive militaire contre les narcotrafiquants, on a dénombré plus de 30 200 morts, dont près de la moitié pour la seule année de 2010, selon les chiffres officiels.

«Le cartel de Sinaloa et ses nouveaux alliés peuvent devenir l'entité dominante du crime organisé pour l'ensemble du Mexique», selon le rapport.

La Nouvelle Fédération a été le fruit, au début de 2010, d'un accord entre le cartel de Sinaloa et son ennemi traditionnel, le cartel du Golfe de Joaquin «El Chapo» Guzman, ainsi qu'avec La Familia, une organisation mafieuse qui opère depuis l'État de Michoacan.

Les Zetas ont été créés dans les années 90 par des militaires d'unités d'élite qui avaient déserté pour collaborer avec le cartel du Golfe.

Il a depuis pris son autonomie et s'est étendu progressivement sur toute la côte est du Mexique, depuis l'État de Tamaulipas, frontalier des États-Unis jusqu'à la frontière avec le Guatemala.

Selon Stratfor, le président Calderon pourrait maintenant avoir besoin d'une assistance étrangère pour assurer la sécurité le long de la frontière avec les États-Unis.

Cette option est toutefois difficilement envisageable en raison du rejet que génère au Mexique toute perspective d'intervention étrangère sur son territoire.

«Le second scénario impliquerait qu'une organisation dominante se lance dans une purge ou coopte ses rivaux pour réduire la violence», avec une capacité de gérer avec plus de liberté le commerce de la drogue, selon Stratfor. Mais pour cela, il faudrait «un certain degré de complicité d'éléments du gouvernement mexicain».