Le président vénézuélien Hugo Chavez et la secrétaire d'État américaine Hillary Clinton, dont les pays ont actuellement des relations très tendues, ont eu samedi une conversation amicale lors de l'investiture à Brasilia de la présidente Dilma Rousseff.

«Ils ont discuté en souriant, au moins pendant cinq minutes environ. Cela ressemblait à une conversation mondaine, tous les deux souriaient», a déclaré à l'AFP, sous le couvert de l'anonymat, un responsable brésilien qui se trouvait sur place.

Cette rencontre intervient quatre jours seulement après que les États-Unis ont révoqué le visa de l'ambassadeur du Venezuela à Washington, en raison du refus du Venezuela d'accepter la nomination du diplomate américain Larry Palmer comme nouvel ambassadeur à Caracas.

La conversation a eu lieu alors que Dilma Rousseff recevait les dirigeants étrangers venus à Brasilia pour assister à son investiture.

Étaient alors présents, attendant d'aller saluer Mme Rousseff, le Premier ministre portugais José Socrates, le président chilien Sebastian Pinera, le président colombien Juan Manuel Santos, M. Chavez et Mme Clinton. Le chef de l'État vénézuélien a tendu la main à Mme Clinton, qui lui a tendu la sienne.

Ensuite, Mme Clinton est allée féliciter la nouvelle présidente brésilienne et se faire photographier avec elle, et immédiatement à ses côtés se trouvait M. Chavez, attendant son tour pour saluer lui aussi Mme Rousseff et se faire photographier avec elle, selon les images diffusées par les caméras installées dans le palais présidentiel.

Les relations entre Washington et Caracas, déjà glaciales, se sont encore détériorées fin décembre depuis que M. Chavez a refusé la nomination de M. Palmer.

Pourfendeur de «l'impérialisme» américain, M. Chavez reproche à M. Palmer d'avoir «manqué de respect» envers son gouvernement lors de son habilitation comme ambassadeur devant le Sénat américain.

Le diplomate avait alors déclaré que les guérillas colombiennes étaient présentes sur le sol vénézuélien, que Cuba exerçait une influence sur les forces armées du Venezuela et que le moral de ces forces était bas.