L'Organisation des Etats américains (OEA) devait entamer jeudi en Haïti sa mission de vérification des résultats de l'élection présidentielle du 28 novembre, dans l'espoir de sortir de l'impasse politique consécutive à ce scrutin contesté.

Les techniciens de l'OEA «ne vont pas recompter les votes, mais feront une évaluation du processus électoral», a déclaré à l'AFP Colin Granderson, chef de la mission déployée par l'OEA et les pays du marché commun de la Caraïbe (Caricom).

«Il s'agit d'évaluer les procédures utilisées pour le décompte des votes qui a mené aux résultats préliminaires des élections, mais nous n'allons pas recompter les bulletins», a-t-il dit.

A Washington, le numéro deux de l'OEA, Albert Ramdin, a déclaré à l'AFP que la mission pensait rendre son rapport au président sortant René Préval la semaine prochaine.

M. Granderson a indiqué que le travail des experts ne porterait pas sur les élections législatives mais uniquement sur le scrutin présidentiel qui a vu au premier tour l'ex-Première dame Mirlande Manigat, avec 31% des suffrages, devancer le candidat du pouvoir Jude Célestin (22%).

Ce résultat a été violemment contesté par les partisans du chanteur Michel Martelly, relégué en troisième position à quelques milliers de voix près de M. Célestin et écarté ainsi du deuxième tour.

M. Granderson a refusé de dire si le deuxième tour pourrait être maintenu à la date prévue du 16 janvier.

Un groupe de 12 des 18 candidats à la présidence, qui réclame l'annulation des élections, a exhorté la mission de l'OEA «à ne pas entrer dans le jeu cynique et anti-démocratique du président René Préval».

«Le processus électoral doit être rejeté dans son intégralité. Toute démarche contraire provoquerait une crise aux dimensions imprévisibles», ont prédit les anciens candidats.