Le narcotrafiquant colombien Pedro Guerrero Castillo, alias «Cuchillo» (couteau), dirigeant d'une bande composée d'anciens paramilitaires et l'un des plus recherchés, a été tué lors d'une opération des forces de l'ordre, a-t-on appris mercredi de source policière.

Pedro Guerrero Castillo est tombé durant le week-end, lors d'une opération menée par des unités de la police antidrogues et de la police judiciaire, a annoncé mercredi la police dans un communiqué, sans autres précisions.

«L'assassin des assassins est tombé», s'est félicité le président colombien Juan Manuel Santos lors d'une conférence de presse à Bogota durant laquelle la police a exhibé le pistolet incrusté d'or et de diamants du trafiquant, offert par un cartel mexicain.

Selon le président alias Cuchillo était responsable de près de 3000 morts. Quinze mandats d'arrêts visaient le trafiquant, devenu l'obsession de son prédécesseur Alvaro Uribe (droite), qui a quitté le pouvoir en août.

Une source policière interrogée par l'AFP et parlant sous couvert de l'anonymat, avait auparavant précisé que l'homme âgé de 40 ans, l'un des deux narcotrafiquants les plus recherchés en Colombie, a été tué au cours de combats samedi et dimanche dans les départements de Meta et Guaviare, où sa bande était implantée.

L'opération a démarré le soir du 24 décembre, alors que Cuchillo s'apprêtait à fêter Noël avec les siens, a précisé le président Santos.

Deux policiers ont été tués et huit membres de son organisation ont été interpellés à cette occasion, dont son numéro deux, Harold Humberto Rojas Piñeros alias «Loco Harold» (le fou Harold).

Pedro Guerrero a notamment dirigé l'un des blocs de la milice des Autodéfenses unies de Colombie (AUC, extrême droite).

Cette milice paramilitaire, officiellement créée pour combattre les guérillas d'extrême gauche mais accusée d'avoir tué des dizaines de milliers de civils, a été dissoute en 2006, mais des centaines, voire des milliers de ses membres sont finalement restés dans la clandestinité, se consacrant au trafic de cocaïne.

Cuchillo avait lui refusé de démobiliser et avait créé sa propre bande, l'ERPAC (Armée révolutionnaire populaire anticommuniste de Colombie), l'un des groupes composés d'anciens paramilitaires les plus puissants du pays, qui compterait actuellement encore cinq autres bandes similaires disposant de sept à 12 000 membres selon les estimations.

La lutte contre ces paramilitaires est l'une des priorités du gouvernement de Juan Manuel Santos, qui estime qu'ils présentent un défi à la sécurité au moins équivalent aux guérillas d'extrême gauche.

Aux États-Unis l'homme était recherché pour trafic de drogue. Une récompense de 2,5 millions de dollars était offerte pour des informations permettant son arrestation.