Le monde doit demander des comptes au président du Venezuela Hugo Chavez après le vote d'une loi lui octroyant le pouvoir de légiférer par décret pendant 18 mois, a déclaré mardi un représentant de l'opposition vénézuélienne, le député William Ojeda.

«Ce qui est en train de se produire au Venezuela est extrêmement grave», a souligné M. Ojeda. «Nous voulons que le gouvernement vénézuélien soit interpellé sur le fonctionnement des institutions, qu'il ait à rendre des comptes», a-t-il ajouté au cours d'une conférence de presse à Buenos Aires.

Le député, en tournée en Argentine et en Uruguay pour rencontrer des figures de l'Union des Nations sud-américaines (Unasur), n'a pas voulu donner les noms de ses contacts en raison du caractère sensible de sa mission.

Il s'est félicité des débats entamés à l'Organisation des États américains (OEA), au Mercosur (union douanière regroupant Argentine, Brésil, Paraguay et Uruguay) ou au Parlement européen.

Pour lui, les enceintes internationales disposent d'instruments leur permettant de sanctionner le gouvernement vénézuélien.

«Que l'on tienne compte des clauses démocratiques qui soulignent la nécessité du respect des institutions», a-t-il dit.

Des mécanismes de sanctions en cas d'atteinte à l'État de droit ont été adoptés par l'Unasur fin novembre au Guyana, ainsi que par l'Amérique latine, l'Espagne et le Portugal début décembre en Argentine. Une clause similaire existe aussi au sein de l'OEA.

Les députés de l'opposition vénézuélienne, élus en septembre et qui feront leur entrée au parlement à Caracas en janvier, accusent Hugo Chavez de mettre en oeuvre une sorte de coup d'État avec le vote par l'assemblée sortante d'une loi octroyant au président le pouvoir de légiférer par décret pendant 18 mois.

Ils ont appelé les Vénézuéliens à rejeter «la concentration absolue de pouvoirs» aux mains du président.

Hugo Chavez a riposté en accusant ses adversaires de vouloir créer une situation comparable à celle qui avait précédé le coup d'État avorté dont il avait été la cible en 2002.