Au moins 159 détenus se sont évadés vendredi matin d'une prison de Nuevo Laredo, ville du nord-est du Mexique frontalière avec les États-Unis, ce qui représente l'une des plus grandes évasions de ces dernières années, a indiqué une source pénitentiaire à l'AFP.

«Il y a 159 détenus qui sont sortis, semble-t-il, par la porte principale», a simplement déclaré un fonctionnaire du Centre d'exécutions des peines de Nuevo Laredo (État de Tamaulipas), sous couvert de l'anonymat.

Cette évasion n'a pas été confirmée officiellement, mais les médias nationaux parlent quant à eux de 148 détenus ayant réussi à s'échapper.

Cette évasion est l'une des plus importantes de ces dernières années, mais elle n'est pas isolée. Les détenus «achètent» souvent des complicités au sein de l'encadrement carcéral, en versant des pots-de-vin.

En septembre, 85 prisonniers avaient ainsi réussi à s'échapper d'une prison de Reynos, autre ville proche de la frontière américaine située dans le Tamaulipas.

Environ 200 détenus se sont évadés des prisons de cet État du nord-est du Mexique entre janvier et septembre, selon le secrétaire à la Sécurité publique du Tamaulipas, Antonio Garza.

Cette zone est depuis le début de l'année le théâtre d'une lutte acharnée entre le cartel du Golfe et ses anciens alliés, les Zetas, selon le gouvernement.

La «guerre des cartels» pour le contrôle du marché local et du trafic de drogue vers les États-Unis, premier consommateur mondial de cocaïne, a fait plus de 30 200 morts, entre règlements de compte et affrontements avec les forces de l'ordre, depuis l'arrivée au pouvoir du président Felipe Calderon il y a quatre ans.

Le dirigeant conservateur a fait de la lutte contre les cartels une priorité nationale, déployant plus de 50 000 soldats en renfort de la police, mais la violence ne cesse d'augmenter.

De janvier à novembre, 12 456 assassinats ont ainsi été enregistrés dans le pays, a reconnu jeudi le procureur général du Mexique, Arturo Chavez, sorte de ministre de la Justice.

Il a toutefois souligné qu'au moins 10 des 24 narcotrafiquants les plus recherchés du pays avaient été tués ou arrêtés. Le gouvernement offre jusqu'à 30 millions de pesos en échange d'informations permettant de les mettre hors d'état de nuire.