Le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, a annoncé, vendredi, la mise sur pied d'un comité scientifique international pour enquêter sur l'origine de l'épidémie de choléra en Haïti, qui a fait plus de 2400 morts jusqu'à maintenant.

Lors d'une conférence de presse au siège de l'ONU, à New York, M. Ban a affirmé qu'il avait décidé de créer ce comité parce que plusieurs hypothèses circulent sur l'origine de l'épidémie.

En Haïti, nombreux sont ceux qui pensent que l'épidémie a commencé à partir d'une base de casques bleus originaires du Népal située dans une région où des centaines de personnes ont été infectées. Les responsables de l'ONU ont rejeté cette hypothèse, assurant que les mesures sanitaires de la base étaient irréprochables.

M. Ban a affirmé qu'il restait des questions et des inquiétudes légitimes sur l'épidémie et que la science était la meilleure façon d'y répondre. Le secrétaire général a assuré que les responsables voulaient faire tous les efforts nécessaires pour aller au fond des choses et trouver les réponses auxquelles les Haïtiens ont droit.

Le comité a été mis sur pied de concert avec la directrice générale de l'Organisation mondiale de la santé, la docteure Margaret Chan.

Le comité comprendra des épidémiologistes et des microbiologistes. Sa composition sera annoncée dès que possible, a dit M. Ban.

«Le comité sera entièrement indépendant et aura pleinement accès à toutes les installations et à tout le personnel de l'ONU», a précisé le secrétaire général.

M. Ban a souligné que la priorité des Nations unies continuait d'être de sauver des vies.

Il a appelé la communauté internationale à fournir de toute urgence des fonds additionnels, des médecins, des infirmières et du matériel médical pour combattre l'épidémie. Il a noté que l'appel de fonds de 164 millions $US lancé le mois dernier par l'ONU pour limiter la propagation de la maladie n'avait été financé qu'à 21 pour cent jusqu'à maintenant.

Les responsables de la santé et les organisations humanitaires tentent de combattre l'épidémie de choléra alors qu'Haïti traverse une crise politique, dans la foulée du premier tour de l'élection présidentielle du 28 novembre.

M. Ban s'est dit inquiet des allégations de fraude lors du scrutin et a exhorté tous les candidats et leurs partisans à rester calmes et à s'abstenir de tout acte de violence.

«Nous continuerons de soutenir des élections libres et justes qui reflètent la volonté du peuple haïtien», a dit le secrétaire général.