La guérilla colombienne des FARC a annoncé mercredi qu'elle allait libérer sans conditions cinq otages, un policier, deux militaires et deux hommes politiques, à une date indéterminée, dans un communiqué publié sur le site Internet de l'agence Anncol.

«La décision est prise et la date dépendra des garanties que donne le gouvernement pour que l'(ancienne) sénatrice (Piedad) Cordoba puisse recevoir ceux qui seront libérés», ont indiqué les Forces armées révolutionnaires de Colombie, selon l'agence, souvent utilisée par les FARC pour communiquer.

La libération du commandant de police Guillermo Solorzano, du soldat Salin Sanmiguel, du marin Henry Lopez Martinez et des élus municipaux Marcos Vaquero et Armando Acuna, séquestrés depuis 2008, est présentée par les FARC comme «un geste d'humanité» envers Piedad Cordoba, médiatrice dans 14 précédentes libérations d'otages des FARC.

Le 27 septembre, Mme Cordoba, 55 ans, a été destituée et déclarée inéligible pendant 18 ans, le parquet considérant qu'elle avait «outrepassé ses fonctions et était allée au-delà de l'autorisation donnée par le gouvernement» dans le cadre d'un échange humanitaire.

Par le passé, les FARC ont déjà libéré des otages sans contrepartie, dans l'espoir de pousser le gouvernement à accepter un échange humanitaire» entre leurs otages dits «politiques» et plusieurs centaines de leurs combattants emprisonnés en Colombie.

«Notre combat pour l'échange continue. Nous ne céderons pas dans l'objectif d'obtenir la libération de Simon Trinidad (emprisonné aux États-Unis) (...) et le retour des nôtres des prisons du régime et de l'empire (les États-Unis) aux campements des insurgés», disent les FARC dans leur communiqué.

Le président colombien Juan Manuel Santos au pouvoir depuis août a dit à plusieurs reprises rejeter tout échange.

Le ministère de la Défense a récemment revu à la hausse, de 19 à 20, le nombre des policiers et des militaires détenus par la guérilla des FARC. Celle-ci les présente comme des otages «politiques», qu'elle souhaite échanger contre quelque 500 combattants.

La dernière libération sans contrepartie d'otages par les FARC remonte à fin mars.

En juin, l'armée avait réalisé une opération et libéré quatre personnes, au cours du premier sauvetage réussi depuis la libération le 2 juillet 2008 de quinze des plus précieux otages de la guérilla, dont la Franco-Colombienne Ingrid Betancourt.

La guérilla des FARC, fondée en 1964, est active sur près de la moitié du territoire colombien. Elle compterait, selon le ministère de la Défense, environ 7000 combattants, 11 000 selon des organisations privées.

Elle a subi un revers avec la disparition le 22 septembre du Mono Jojoy («Mono» signifie blond en Colombie) qui dirigeait le bloc oriental de la guérilla depuis le début des années 1990 et était considéré comme son stratège militaire.

Celui qui était considéré par les spécialistes comme le dernier «mythe» vivant de la guérilla, a été tué à l'âge de 57 ans au cours d'une opération de l'armée colombienne dans le département central de Meta.