Les familles des 30 morts et de la centaine de disparus à la suite d'un glissement de terrain dans le nord-ouest de la Colombie ont commencé mardi à organiser des funérailles, tandis que le gouvernement a annoncé des mesures pour les sinistrés.

Le président Juan Manuel Santos a regretté une «tragédie annoncée», sur les lieux du glissement de terrain, au milieu de la boue qui a enseveli dimanche plus de 35 habitations d'un quartier populaire de Bello, dans la banlieue de Medellin, à 400 km au nord-ouest de Bogota.

Les autorités craignaient depuis des semaines une tragédie car le pays connaît une saison de pluies très abondantes en raison du phénomène climatique de La Nina, qui entraîne une diminution de la température de certaines zones de l'océan Pacifique.

«Nous disposons dès maintenant d'une série de ressources et des démarches ont été engagées pour que les gens qui ont perdu leur maison puissent se réinstaller. Il y aura des aides à la location pendant que d'autres logements seront construits», a déclaré le chef de l'État.

«Nous avons récupéré 30 corps et les recherches se poursuivent», a déclaré à l'AFP le porte-parole du département d'Antioquia, où le drame s'est produit. À mesure que le temps passait, les chances que les 400 secouristes retrouvent des survivants s'amenuisaient.

Le glissement de terrain provoqué par la fragilisation des sols liée à une saison des pluies sans précédent en Colombie s'est produit dimanche.

Les recherches se sont faites jusque-là à main nue afin de préserver les éventuels survivants.

La Banque interaméricaine de développement (BID) a concédé à la Colombie un prêt de 350 millions de dollars pour aider les sinistrés.

Selon le bilan publié par les autorités, au moins 206 personnes ont trouvé la mort depuis le début de l'année à la suite des intempéries qui ont provoqué inondations et glissements de terrain, dont plus de 100 depuis fin octobre.

Plus de 275 000 maisons ont été endommagées et plus de 2000 détruites, selon le même bilan.

L'ensemble du territoire colombien est touché, avec 28 départements sur 32 en état de «catastrophe naturelle», en particulier à la suite de la hausse du niveau des deux grands fleuves, Cauca et Madgalena, dans l'ouest, qui traversent le pays du sud au nord.

Ailleurs en Amérique latine, le phénomène climatique de la Nina a également sévi, faisant plus de 400 morts en Amérique centrale, dont 263 au Guatemala, plus de 130 au Mexique et 42 au Venezuela.