Les pluies diluviennes qui se sont abattues depuis une semaine sur le Venezuela ont fait 31 morts et trois disparus, tandis qu'une amélioration de la météo permettait d'intensifier les secours, a indiqué le ministre vénézuélien de l'Intérieur Tareck El Aissami.

Il s'agit du déluge le plus intense depuis 40 ans dans le pays pétrolier, selon des experts de l'Université centrale du Venezuela.

«Jusqu'à maintenant malheureusement nous avons le bilan officiel de 31 personnes décédées. Nous avons trois disparus qui, on l'espère, sont sains et saufs, mais les recherches et les secours se poursuivent», a déclaré M. El Aissami.

En tout 319 refuges ont été montés dans tout le pays pour accueillir près de 72 000 sinistrés, selon le ministre.

«On ressemble à des prisonniers. De l'eau par ci, de l'eau par là, j'espère juste que la nature sera miséricordieuse avec nous», dit Filemon Hernandez à Acevedo, un village inondé dans le nord du Venezuela, à 150 km de Caracas. Il a perdu les fruits et légumes de son potager.

Sa voisine a les pieds dans l'eau dans sa maison inondée, où elle a réussi à sauver ses meubles.

«Cela fait une semaine que cela dure, sous l'eau. Seulement maintenant ça passe un peu», raconte-t-elle. Elle ajoute: «moi je ne bouge pas d'ici. Il faut qu'on attende qu'on nous aide, mais je ne vais pas partir et tout laisser».

À Caracas, le président socialiste vénézuélien Hugo Chavez a approuvé la construction de 9397 logements dans la capitale pour héberger les familles qui ont perdu leur maison.

Le gouvernement a décrété l'état d'urgence dans quatre États du nord et du nord-ouest du pays: Falcon, Vargas, Miranda et le District capital, qui recouvre la plus grande partie de Caracas.

Du Mexique au nord de l'Amérique du Sud, en passant par l'Amérique centrale, la saison des pluies, qui s'étale généralement de mai à novembre, a été particulièrement violente cette année en raison du phénomène climatique de La Nina, caractérisé par une hausse des températures de surface de la mer des secteurs central et oriental du Pacifique.

Elle a fait plus de 130 morts au Mexique, plus de 400 en Amérique centrale, dont 263 rien qu'au Guatemala, et 136 en Colombie.